Mister Heavenly : Monsieur 100 000 voix
Musique

Mister Heavenly : Monsieur 100 000 voix

Après The Unicorns, Th’ Corn Gangg, Islands et Human Highway, l’insaisissable Nick Thorburn revient présenter Mister Heavenly, un trio qu’il complète avec le chanteur-claviériste de Man Man et le batteur de Modest Mouse et des Shins.

"J’ai rencontré Ryan Kattner de Man Man sur la route, explique le guitariste et chanteur Nick Thorburn au téléphone. Il est venu me rejoindre à New York alors que je vivais à Brooklyn. C’était en 2009, je crois. Après quelques semaines de jam, nous avions les structures des pièces de l’album. Ryan a ensuite téléphoné au batteur Joe Plummer qui est venu enregistrer les maquettes. Puis Joe est allé rencontrer les gens de Sub Pop qu’il connaissait grâce aux Shins. La maison de disques nous a envoyés en studio pour produire l’album. Tout s’est fait très facilement."

Puisque le trio baptisé Mister Heavenly s’est inspiré du doo-wop des années 50, qu’il a renforcé de références rock indé explosives sur son premier album Out of Love, le terme doom-wop est apparu dans son lexique. "Nous voulions actualiser le doo-wop, lui donner une touche plus moderne et mordante. L’appellation doom-wop est arrivée en cours de route. Même si elle ne décrit pas exactement le son du groupe, nous ne sommes ni doom métal, ni purement doo-wop, les journalistes aiment toujours ça lorsqu’on leur donne une nouvelle catégorie de musique qui ne veut rien dire. Dans le fond, quand j’écoute notre musique, j’entends du grunge."

À force de passer d’un projet à l’autre ou même d’une ville à l’autre – Nick a vécu à Vancouver, Montréal, New York, Los Angeles -, a-t-il l’impression de ne jamais aller au bout d’un projet, abandonnant toujours en cours de route? "J’aime ne pas avoir de structure dans la vie. En général, j’accepte tous les projets qu’on me propose. Je garde l’esprit ouvert en abordant chaque proposition comme une occasion de vivre une vie meilleure. Ça me permet de grandir en tant que musicien, mais aussi en tant qu’être humain, tel un Siddhartha des temps modernes. Mais The Unicorns incarne bien ce projet inachevé, laissé de côté alors que les possibilités étaient multiples. Tout s’est terminé prématurément, avant que je le veuille. Peut-être que je ne m’en suis jamais remis, comme ces types qui se font larguer et qui fourrent tout ce qui bouge pour oublier."

Considéré comme le groupe anglophone montréalais à surveiller en 2003, avant même Arcade Fire, The Unicorns pourrait-il revivre un jour? "Je suis toujours un fan d’Alden Penner (cofondateur des Unicorns). L’album de son groupe Clues est fantastique. Personne n’a fermé les livres."