Philémon chante : Le dernier chapitre, peut-être
Musique

Philémon chante : Le dernier chapitre, peut-être

Malgré les deux années bien sonnées de ses Sessions cubaines, Philémon chante peine à conclure ce passionnant chapitre dans sa courte carrière.

Si Philémon Bergeron-Langlois (ou Philémon chante) nous a confié s’être exilé en campagne dans le but d’écrire de nouvelles chansons, il est néanmoins apparu clair, à mi-parcours de l’entretien, que l’auteur-compositeur n’est pas disposé à tourner la page sur ses Sessions cubaines parues d’abord de façon indépendante en mai 2009, puis sous Audiogram à l’hiver 2010. Du moins, pour le moment. "J’ai longtemps pensé que Cuba n’aurait été qu’un détour dans ma vie. Je réalise plutôt que ce pays s’est forgé une place importante en moi."

Au cours des mois qui ont suivi l’enregistrement des Sessions cubaines, Philémon s’est immergé dans la culture du pays. Par sa musique: "Depuis deux ans, j’ai écouté beaucoup de musique cubaine comme Rolando Laserie, une espèce de Brel cubain." Puis, par ses gens: "C’est pas toujours la musique qui te fait comprendre la musique."

Sans doute le projet qui fait "le plus battre son coeur ces temps-ci", le film de Pedro Ruiz (La dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve, documentaire sur Dany Laferrière), qui relatera des histoires nées de ces Sessions cubaines, permet au chanteur de poursuivre son apprentissage. "Je tenais à y retourner pour donner le CD aux personnes qui m’ont aidé. Et faire un vidéoclip. Et avec Pedro, c’est devenu un documentaire, ce qui est ben plus stimulant", soutient l’auteur-compositeur à propos de ce long métrage qui sera présenté dans les festivals dès février prochain. "On s’est vite rendu compte que ces gens étaient de magnifiques personnages, qu’ils avaient tous une histoire passionnante à raconter."

Questionné à savoir si la prochaine aventure de Philémon, le voyageur, s’écrira ailleurs, au coeur d’autres contrées, il conclut: "J’ai l’impression que le truc du musicien globe-trotter peut vite tomber dans une logique commerciale, et c’est pas ça que je recherche. Ça s’est bien passé à Cuba, ça a été particulièrement magique, mais je ne crois pas que ça pourrait aussi bien se passer si je devais faire Les sessions marocaines ou Les sessions suédoises. Donc, non. Il me reste à faire éclater cette bulle cubaine que j’ai dans la tête."