ECM+ / Les aventures de Madame Merveille : Super-opéra
Musique

ECM+ / Les aventures de Madame Merveille : Super-opéra

L’ECM+ renoue avec la bédé et, sans avoir à utiliser ses super-pouvoirs, Madame Merveille revampe l’art de l’opéra.

Un écran géant qui occupe tout le devant de la scène. Huit musiciens, quatre chanteurs, ainsi qu’un chef, qu’on peut percevoir, en transparence, au travers d’images animées. Et quatre projections conçues par des illustrateurs chevronnés (Cameron Stewart, Michael Cho, Pascal Girard et Scott Hepburn). Bienvenue dans Les aventures de Madame Merveille, l’opéra bédé de l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+).

Présenté à seulement deux reprises en 2010, ce happening multidisciplinaire constitue un moment fort dans l’histoire récente de la compagnie montréalaise. "On a vraiment senti que ce spectacle se démarquait", relate Véronique Lacroix, directrice artistique de l’ECM+. "Les gens nous faisaient le commentaire qu’ils voulaient le revoir pour y emmener des amis, et répandre la bonne nouvelle." Voilà qui fut possible cet automne, car Madame Merveille a revêtu à nouveau sa cape de mystère pour quelques représentations, et il n’en reste qu’une, la seule à l’extérieur de la métropole. "Faire circuler la musique nouvelle, les oeuvres des compositeurs d’ici, c’est l’une des priorités de l’ECM+." De l’opéra à Sherbrooke, c’est rare. De l’opéra bédé, c’est une première!

AMBIANCES ANIMÉES

Avertissement: ne faites pas l’erreur d’associer la bande dessinée au monde de l’enfance. Autre piège: l’auteure du livret, Cecil Castellucci, a écrit plusieurs romans jeunesse à succès, mais Les aventures de Madame Merveille s’adresse au grand public. "C’est un spectacle conçu pour les adultes. Madame Merveille, c’est un bon moment à passer. C’est rafraîchissant, tant sur le plan musical que spirituel. Il y a une légèreté à la fois amusante et touchante."

Si les compositions d’André Ristic (qui signe ici son premier opéra) imposent le rythme, celles-ci sont au service des nouvelles animées, toutes très différentes les unes des autres. "La musique colle totalement à chacune des ambiances du spectacle", nous assure la directrice artistique. "André Ristic a énormément d’imagination et il a plusieurs cordes à son arc. Ses sons peuvent être orchestraux (dans ce cas-ci avec le quatuor à cordes et la percussion) ou numériques. Il ajoute deux synthétiseurs qui vont chercher le caractère bande dessinée de cet opéra."

Avec une telle audace, on sait déjà que ce n’est pas Carmen qui se cache sous le costume de Madame Merveille (et c’est bien tant mieux)!

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MADAME MERVEILLE EN QUATRE TEMPS

Acte I: Le rayon mauve. "Une histoire de super-héros, à la Superman, et Madame Merveille en est la principale protagoniste."

Acte 2: Je t’aime Catherine. "C’est un triangle amoureux. Le rockeur et le businessman se disputent pour obtenir les faveurs de Catherine. On se demande qui va ravir le coeur de la belle. Les couleurs sont très chaudes, et le style des bandes dessinées, des années 50."

Acte 3: Un gros osss. "C’est du type Peanuts. Les héros sont des enfants. Ils essaient de résoudre une énigme. Les illustrations sont faites à l’aquarelle."

Acte 4: Le voyage du Docteur Klexx. "On tombe dans la science-fiction avec des dessins ultra-précis et spécialisés qui vont dans le détail."