Ferriswheel : Face A, face B
Musique

Ferriswheel : Face A, face B

Énième poulain de l’écurie E-Tron Records, Ferriswheel assure une pérennité de la création instrumentale folk qu’on associe habituellement à l’ère des vinyles.

Si Ferriswheel était une équipe de hockey, son alignement aurait tout pour faire frémir les formations contre lesquelles elle se frotte: un noyau composé de l’Ottavien Mathieu Charbonneau des Luyas et de Torngat au piano et de Simon Trottier de Timber Timbre à la guitare, s’adjoignant désormais les services du frérot Philippe Charbonneau à la contrebasse et d’Olivier Fairfield des formations locales J’envoie et FET.NAT à la batterie. À eux viennent s’ajouter, sur disque et de façon sporadique sur scène, Pietro Amato des Luyas et du Bell Orchestre au cor français et, finalement, le violoniste montréalais Joshua Zubot.

Le second album de ce quatuor exponentiel, Un peu au nord et sans distorsion, qui paraît sous l’étiquette gatinoise E-Tron Records (et est distribué par Arts & Crafts), Mathieu Charbonneau affirme l’avoir enregistré selon une prémisse analogue au précédent: succincte captation des compos instrumentales du tandem Trottier-Charbonneau sous la supervision de Mark Lawson (Arcade Fire). "On a enregistré les bases en une seule journée, pour ensuite retourner à Montréal pour ajouter le cor de Pietro et le violon de Josh", clarifie le musicien.

"Le folk du premier album prend de l’ampleur, c’est sûr, en ajoutant la contrebasse et les percussions d’Olivier – qui ne jouera jamais du drum comme tout le monde. Ça venait modifier l’énergie. En termes de compositions, ça lève un peu plus. On s’est laissés aller; l’apport des autres musiciens s’entend énormément."

Charbonneau et compagnie ont beau avoir mis au monde une galette de plastique et d’aluminium, ils auraient aussi bien pu ne privilégier que le vinyle ou la cassette qu’on n’aurait pas été surpris, tant l’esthétique visuelle et séquentielle favorisée sur Un peu au nord… ramène aux gloires de formats musicaux surannés. "Idéalement, on aurait lancé cet album-là sur vinyle, mais c’est tellement dispendieux! Si l’album est divisé en side 1, side 2, c’est pour faire référence aux 33 tours, oui, mais aussi à la cassette [format de prédilection d’E-Tron Records]."

"C’est un court disque, 27 minutes, mais c’est un statement, soutient Charbonneau. On avait sept chansons: la face A faisait 13 minutes, la B, 14. Dans les années 60 et 70, ça arrivait souvent qu’un album soit court comme ça, j’pense à Pink Moon de Nick Drake. Concis, mais qui te donne le goût de le réécouter aussitôt."

Un peu au nord et sans distorsion
(E-Tron Records)
En vente le 29 novembre

Le 8 décembre à 20h30
Avec Rolf Klausener
Au Temporaire