Frank et le Cosmos : Actionnaire majoritaire
Ce sera peut-être le dernier concert de Frank et le Cosmos. Du moins avant qu’il ne se lance avec son groupe dans un nouveau disque. Et celui-ci n’aura pas le son du Lac.
En 2009, alors que Frank et le Cosmos lançait Portrait-robot, nous imaginions, à tort, que c’en était fini des longues périodes d’attente entre chaque disque. Ceux et celles qui prennent leur mal en patience depuis déjà deux ans peuvent toutefois commencer à espérer du nouveau matériel sous peu. "Chus rendu avec une fenêtre que mon beau-père m’a donnée, de raconter sérieusement Frank. Je vais mettre ça dans mon sous-sol faque on va pouvoir se voir de l’autre bord. On va plus jammer et se mettre à enregistrer des affaires. Ça va être le fun de se laisser aller complètement et de triper plus relax."
Si Frank et le Cosmos se laisse désirer, c’est davantage par manque de moyens que par manque d’inspiration. "J’aurais aimé ça avoir un contrat de disques de quatre albums où il aurait fallu que je produise absolument. Je ne le sais pas si j’aurais pété ma coche, mais j’aurais aimé ça avoir pas le choix. J’en aurais fait plus, des albums, si j’avais eu des producteurs. Parce qu’on en a des idées. Mais le vrai défi, c’est de rester propriétaire de sa vie. Beaucoup plus que de faire des disques. Et aussi de rester actionnaire majoritaire de sa propre vie."
À des kilomètres du cliché véhiculé par les médias principalement montréalais à propos de la musique faite dans le 02, Frank donne dans un prog rock aérien lyrique au maximum. "Le son du Lac, c’est Fred Fortin pis Olivier Langevin. Ça devient une joke. Je sais pas ce qui se passe, mais au Saguenay pis au Lac, on a quand même une bonne gang de résistants à l’exode. Je sais pas si ça fait un son, mais en tout cas, ça fait du fun. Je pense que je n’ai jamais vu autant de vie artistique icitte, mais en même temps, ce qui traverse le Parc, c’est pas ça."
Contrat de disques ou non, son du Lac ou non, il reste que Frank et le Cosmos est encore bien loin d’avoir joué sa dernière toune. Pour certains, les voyages forment la jeunesse, pour Frank, c’est l’autopromo. "J’m’en vas passer des affiches pis des flyers pis ça me fait rire. Quand je pense que je fais encore ça à 32 ans, c’est très drôle. Je me dis que ça garde jeune. Et surtout, dans notre célèbre région, c’est drôle d’avoir un band rock au Saguenay en 2011. C’est aussi pour réveiller mon instinct de coureur des bois."