Hollerado : Fais-le toi-même
Musique

Hollerado : Fais-le toi-même

Bon nombre de groupes disciples de la philosophie DIY (do it yourself) émergent sur la scène indé. En ce sens, le cas Hollerado n’a rien d’unique, mais il fait bon de s’y intéresser, ne serait-ce que pour inspirer ces musiciens qui rêvent de quitter leur sous-sol.

Originaires de la petite municipalité ontarienne de Manotick (5000 âmes), les quatre membres de Hollerado ont grandi sur la même rue. Après quelques années passées à voguer de groupe en groupe, Menno Versteeg (guitare-voix), Dean Baxter (basse), Jake Boyd (batterie) et son frère Nixon (guitare) s’unissent avec un seul but en tête: ne ménager aucun effort pour pousser le projet Hollerado le plus loin possible.

Après l’enregistrement d’un premier démo en 2007, Demo in a Bag, vendu dans un sac Ziploc, le quatuor organise lui-même sa première tournée américaine. "Organiser est un bien grand mot", explique avec humour Menno Versteeg. "Nous avions rassemblé toutes nos économies en prévision du voyage. Outre quelques concerts déjà confirmés à l’avance, nous étions partis sans trop savoir où nous nous produirions. La stratégie était simple: nous arrivions dans une ville, trouvions une salle de concert et attendions devant la porte à l’heure des tests de son. C’est à ce moment que nous allions voir le groupe en concert pour lui expliquer que nous venions du Canada, et que ce serait sympa de nous laisser jouer 25 minutes en guise de première, première partie. Nous ne demandions rien en échange, mais dans la plupart des cas, nous finissions pas obtenir quelques sous, un peu d’alcool et un toit où passer la nuit."

Si elle demande un cran certain, l’aventure nécessite un entregent à toute épreuve, un esprit de camaraderie qui suscitera la sympathie. Voilà sans doute la plus grande force de Hollerado. Non pas que son rock inspiré par l’attitude juvénile de NOFX n’ait rien de vendeur. Les mélodies y sont fort accrocheuses, mais le groupe témoigne d’une innocente joie de vivre doublée d’un sens de l’humour décapant. "C’est devenu notre marque de commerce. Nous prenons notre carrière au sérieux, mais nous ne nous prenons pas au sérieux. De toute façon, ça prend un grand sens de l’humour pour survivre à une nuit passée dans un sous-sol qui sent la pisse au beau milieu du Wisconsin, sans savoir où tu joueras le lendemain."