Ingrid St-Pierre : Vu au Vieux Clocher de Magog
Musique

Ingrid St-Pierre : Vu au Vieux Clocher de Magog

Vendredi dernier au Vieux Clocher de Magog, même s’il s’agissait de la première incursion estrienne d’Ingrid St-Pierre, ce n’était pas la première fois que je voyais la jeune auteure-compositrice en concert. À l’époque où tous les mélomanes de la planète "réseautaient" sur MySpace (avant que la publicité ankylose la plateforme et que Facebook prenne le pas), j’avais découvert la blonde et ses compositions lyriques. Charmé, je m’étais arrêté dans un café de Trois-Rivières où elle faisait alors ses classes. J’en garde un excellent souvenir. C’était maladroit, mais d’une sincérité pur jus.

Sur la scène magogoise, tout le chemin parcouru s’entendait, s’appréciait. Exit les interprétations. Même si elle cache encore difficilement ses influences (Marie-Jo Thério, Lynda Lemay…), Ingrid St-Pierre ne carbure désormais qu’à ses compositions. Sage transition, surtout qu’elle en a de chouettes nouvelles (mes préférées: Planque à libellules, et celle où elle glisse le nom d’Elliott Smith). Au piano, son aisance n’a rien de théâtral; je préfère cette retenue aux extravagances de certaines. Par sa voix qui ne cède jamais sous la pression des notes aiguës, la chanteuse navigue avec brio entre la mélancolie, la romance et l’espièglerie. Ses chansons en disent beaucoup sur elle, mais en concert, elle en ajoute une couche par des anecdotes habilement contées. D’un grand professionnalisme, mais une belle naïveté rôde encore (comme lors d’un petit détour au ukulélé), et ainsi, le charme opère toujours.

Constatez-le de visu le 26 janvier prochain alors qu’Ingrid St-Pierre sera de retour en région, au Vieux Clocher de l’Université de Sherbrooke (si une certaine grève peut prendre fin).