P-A Côté : Avec ce qu’on a P-A
P-A Côté est de retour dans la région, le temps d’un spectacle où il fera honneur aux chansons de l’excellent disque Marchand de rien.
"J’ai eu un drôle de parcours, de raconter avec amusement P-A Côté. Je faisais déjà des chansons quand je restais au Saguenay il y a une trentaine d’années. Je jouais sur scène mes sets de tounes originales, mais ce qui est arrivé, c’est que je suis parti à Montréal et là, je suis rentré dans une gang de théâtre. Après ça, quand je suis sorti de mon bac en théâtre à l’UQAM, j’ai joint des troupes de danse."
Bien que la chanson ait toujours occupé une place importante dans l’esprit de P-A Côté, sa carrière en tant que danseur et comédien nous aura privés d’un auteur-compositeur-interprète fascinant pendant de nombreuses années. "Quand tu es acteur, tu attends après le téléphone et bref… tu attends tout le temps que quelqu’un t’appelle. Un moment donné, je me suis tanné et je me suis dit: "Y a quelque chose qui coûte rien et tout ce qu’il te faut, c’est de t’asseoir, de prendre une feuille de papier et d’écrire." Tu n’as pas de boss et tu écris ce que tu veux. Les textes, c’est la base de mes tounes. Le beat vient avec."
L’album Marchand de rien aura donc vu le jour en mai 2010 et, à l’écoute de celui-ci, on découvre une plume qui décortique avec précision les travers de notre société. "Il y a ben des chums qui me disaient: "Qu’est-ce que t’attends?", et moi, je leur répondais que j’attendais que ça soit prêt. Par contre, une chanson comme Les beaux dimanches, c’est quasiment un one shot. J’étais en voyage en Hollande pis bang! Ça a sorti de même. C’est sûr que le sujet de la consommation, ça me travaillait depuis longtemps. Le monde travaille six jours par semaine pis le dimanche, au lieu de relaxer, ils s’en vont dans les centres d’achats."
En jetant un tel regard sur tout un chacun, il est parfois facile de tomber dans le piège de la morale à deux sous. Toutefois, à l’image de ses propos dans la chanson Junkie, P-A Côté ne perd pas de vue qu’il a lui aussi sa part de responsabilité au sein de cette collectivité parfois tordue. "Veux, veux pas, on vit tous sur la même planète. On tombe là-dedans aussi. Moi, je suis pas un saint. C’est sûr que je l’ai fait le parcours avant de l’écrire. J’ai pas fait celui du junkie, mais j’ai pensé à mon affaire quand même. Il y a des enfants qui jouaient dans ma ruelle et ça me dépassait de voir qu’il y avait des seringues qui traînaient par terre. J’ai rien contre le monde qui se gèle la bine, mais peux-tu juste pas hypothéquer la vie des autres?"
On a déjà hâte au prochain disque.