Anique Granger : Rénovations
Musique

Anique Granger : Rénovations

Les 10 nouvelles chansons qu’Anique Granger a façonnées sur Les outils qu’on a évoquent les doutes et les bonheurs que l’on éprouve lorsqu’on privilégie le travail de longue haleine aux satisfactions éphémères.

"Je passerai sur les bosses de ta route, un rabot", chante doucement Anique Granger sur la chanson-titre de son second album, Les outils qu’on a. "Mais ne me demande pas des mots." Nomenclature lyrique des instruments acquis au fil du temps, magnifiant ainsi les manques à gagner d’une femme, d’une amie, d’une mère.

"J’ai acheté beaucoup d’outils dans les dernières années, affirme candidement Granger. J’ai commencé à bricoler des instruments, une lap steel, une guitare… Inconsciemment, ces images de réparation, de façonnage ont teinté les chansons de cet album. Il y avait un thème récurrent."

S’articulant sur des mouvances folk-pop – "plus folk que Pépins, l’album précédent", précise Granger -, courtoisie d’une réalisation de Rick Haworth (Daniel Bélanger, Lhasa de Sela) tout en parcimonie, ces jolies constructions faites maison qu’on trouve sur Les outils… permettent à l’ex-Polly-Esther d’aborder les doutes liés aux relations interpersonnelles ainsi qu’à la maternité: "Je ne peux pas concevoir une tâche aussi immense", murmure-t-elle dans Morceau de mon coeur. "Celle-là, je l’ai travaillée, retravaillée, confie-t-elle. Je me suis questionnée quant au désir d’avoir des enfants et si on va être à la hauteur de la tâche. Et sur ce qui arrive si ce n’est pas le cas. Je me suis demandé si les gens voulaient entendre ça."

Les dernières années ont permis à l’artiste saskatchewanaise de se tailler une place imposante au sein des artistes de la francophonie hors Canada. Elle a récolté un Trille Or et une nomination aux Canadian Folk Music Awards, et a été de moult célébrations musicales francophiles. Pourtant, ce n’est que tout récemment qu’elle a fait la paix avec ses origines. "Je souhaitais davantage que les gens fassent appel à moi parce qu’ils aimaient ma musique que parce que j’étais la fille de la Saskatchewan. Maintenant, ça fait 10 ans que je suis à Montréal et je sais que je serai toujours la fille de la Saskatchewan. Je suis heureuse de ça."

Une courte pause et Granger poursuit: "Même si ça fait longtemps que je fais ça, on ne peut pas dire que les gens me connaissent. J’espère qu’ils entendront ce disque. J’ai les tripes sur la table dans ces chansons."

Les outils qu’on a
(APCM)
En vente le 6 décembre