Austra : Cosa Austra
Musique

Austra : Cosa Austra

Katie Stelmanis donne son 110% dans son nouveau projet électro-pop, Austra.

Officiellement apparu avec l’opus Feel It Break, lancé en mai, le combo électro-pop torontois Austra est en fait le prolongement de ce que la chanteuse Katie Stelmanis avait amorcé en solo quelques années auparavant. Austra, proclamait-elle dans les premières entrevues entourant la sortie de Feel It Break, officialise la nature plus collective de son travail avec la batteuse Maya Postepski et le bassiste Dorian Wolf (rejoints sur scène par les choristes Sari et Romy Lightman, du duo Tasseomancy, et le claviériste Ryan Wonsiak).

En parlant avec Stelmanis, on déduit cependant qu’Austra est un nouveau départ à d’autres niveaux pour la chanteuse, dont les racines puisent autant dans la musique classique (elle a étudié le piano et l’opéra dès sa tendre enfance) que dans le punk (elle et Postepski étaient du combo riot grrrl Galaxy). "Avec Austra, on s’attarde beaucoup plus aux concerts. La musique que je faisais en solo était plus cérébrale, propice à l’écoute au casque. Avec Austra, l’idée était de repartir sur des bases qui fonctionneraient bien dans les clubs: maximiser la batterie, la basse… Il y a un accent majeur sur ces deux éléments, qui n’étaient juste pas là avant", souligne-t-elle.

Le dévouement de Stelmanis est palpable dans sa manière de parler des longues tournées qui tiendront le groupe occupé jusqu’en février ("C’est presque plus facile de continuer sans arrêter que d’entrecouper les trajets de pauses; l’adrénaline embarque") comme dans son ambition de rendre l’expérience Austra aussi riche visuellement que celle de ses idoles – Björk, The Knife, Nine Inch Nails. Sur scène, toute sa ferveur passe dans son chant extrêmement physique, emporté. "Mon professeur de piano me disait: "Si le spectateur s’ennuie, c’est de ta faute." Sur scène, j’essaie de ne penser à rien. J’essaie de faire le vide, de me perdre dans la musique."

Devant les comparaisons inévitables avec The Knife et Fever Ray, Stelmanis garde la tête froide. "Quand j’ai lancé mon premier disque, les gens étaient vraiment déroutés. C’était de la outsider music; on me disait que ça ne ressemblait à rien. Depuis Feel It Break, le flot de comparaisons est abondant. C’est nouveau pour moi. Et c’est normal: The Knife est le premier groupe électro que j’ai écouté. Ça a changé ma vie! Depuis, toutefois, j’ai découvert des tonnes de techno, de house, de dubstep… Mon répertoire est beaucoup plus vaste et ça s’entendra sur le prochain disque."