Hollerado : Vu à La Petite Boîte noire
Musique

Hollerado : Vu à La Petite Boîte noire

Hollerado

, c’est le gentil bouffon de la classe qui multiplie les coups pendables pour se faire remarquer: emballer son premier album débordant de petites bombes power pop, Record in a Bag, dans un sac Ziploc, rencontrer le maire de chacune des villes où s’arrête sa tournée (le récent Hollerado Meets the Mayor Tour), parodier l’esthétique "hipstérotique" promue par le fabricant de gaminets American Apparel dans son caustique clip Americanarama. Des idées toutes plus distrayantes les unes que les autres qui ne devraient pas nous faire perdre de vue l’essentiel: Hollerado embouteille des refrains frais comme une longue lampée d’orangeade. Vendredi dernier dans une Petite Boîte noire achalandée, le concert du big four de Manotick, Ontario a rapidement pris des allures de party de collège (ne manquait que le baril de bière au milieu de la place). Bras dessus, bras dessous, les fans lennoxvillois et wellingtoniens ont chanté en choeur la mémoire de mémé Juliette, voué aux gémonies le matérialisme dans Fake Drugs et sont allés prier au monument qu’avait jadis érigé Queen aux Fat Bottomed Girls (tant qu’à faire une reprise, aussi bien en choisir une bien potelée). On a tout fait ce qu’on fait pendant un vrai bon concert rock de base (sautiller furieusement, caler son verre, gueuler dans le micro du chanteur Menno Versteeg), avant que Hollerado ne se transforme, au rappel, en band de covers, se pliant aux demandes spéciales les plus incongrues (Take It Easy des Eagles?) pour en rendre des versions tripativement approximatives. Du gros fun.