Pays d'abondance : Peuples de party
Musique

Pays d’abondance : Peuples de party

Le spectacle Pays d’abondance nous invite à un mariage qui risque fort bien de plaire à un grand nombre: celui des cultures acadienne et québécoise.

On l’a vue au petit comme au grand écran en tant que comédienne. C’est maintenant sur scène qu’Isabelle Cyr se commet, et ce, afin de donner vie au spectacle musical Pays d’abondance. Et à ses côtés, on retrouve Yves Marchand, que l’on a notamment connu en tant que membre de la formation culte Zébulon. "On s’est rencontrés au Festival international de la chanson de Granby alors qu’on était tous les deux dans le jury, de se rappeler Isabelle. Comme on faisait de la présélection, on a écouté 1200 chansons, ce qui fait que ça nous a amenés à discuter de musique et de textes. C’est là qu’on s’est rendu compte qu’on avait beaucoup d’affinités musicales."

De fil en aiguille, ceux qui préparaient chacun de leur côté des albums en solo décidèrent d’unir leurs talents afin de créer un spectacle où, au lieu de mettre l’accent sur les distinctions entre la culture québécoise et acadienne, on s’attarderait plutôt à ce qui les rapproche. En jetant un regard d’ensemble sur l’histoire acadienne, Yves Marchand en vient à une amusante constatation. "C’est un peuple qui n’est pas très différent du Québec. Un peuple qui a eu des problèmes et qui les a réglés en faisant des partys et en ayant du courage. C’est un des gros points en commun qu’il y a avec les Québécois."

Dans le même ordre d’idées, Isabelle Cyr ne cache pas que cette ressemblance culturelle a grandement influencé le ton de Pays d’abondance. "Le vrai dénominateur commun, c’est la joie de vivre des peuples québécois et acadien. On a fini par trouver une étiquette et je te dirais qu’on donne dans le "feel-good spectacle de musique"."

En créant un tel spectacle sur deux cultures qui ont eu à survivre dans des contextes souvent hostiles et difficiles, il aurait été facile de tomber dans le piège du brûlot. Toutefois, Yves Marchand a préféré donner dans la nuance. "Ce n’est pas un spectacle politique, mais il souligne quand même la fierté de deux peuples. Quand tu es fier, tu passes à l’action, et quand ce n’est pas le cas, tu attends après les autres."

Afin de donner vie à un projet comme Pays d’abondance, le duo s’est adonné à un exercice de recherche auprès de certains spécialistes de la tradition orale que Marchand qualifie avec humour de "ramasseux d’histoires". Pour sa part, Cyr démontre un grand enthousiasme lorsqu’elle se remémore cette période d’investigation. "On a entendu des enregistrements extraordinaires, par exemple celui d’une vieille dame de 95 ans qui se berce sur sa chaise dans lequel on entend plus la chaise craquer que la chanson. Ensuite, on a arrangé ces chansons-là à notre guise."

La moitié du répertoire de Pays d’abondance provient donc de la mémoire populaire, mais on pourra aussi y entendre du matériel original des deux artistes. "On a regardé dans le répertoire d’Isabelle et de moi-même s’il y avait des chansons qui parlaient de la terre et de l’eau. On a ensuite constaté qu’on avait tous les deux des chansons qui fittaient bien et qui racontaient notre héritage et d’où on vient."

Alors, ça vous dit comme mariage?