The Midway State : Voyage, voyage
Musique

The Midway State : Voyage, voyage

Ils auraient voulu résister, s’accrocher au port d’attache originel que ça n’aurait pas été possible, tant la musique de The Midway State, ce combo indé torontois, s’est promenée de pays en pays au fil des dernières années.

On aurait cru, compte tenu du succès radio remporté par une version dance de son premier simple Never Again, que The Midway State aurait troqué – comme plusieurs de ses comparses – ses guitares pour des synthés sur l’album suivant. Or, là n’était pas l’intention de la formation. "C’est insultant de voir que notre art a été modifié sans notre avis. La version de l’album sonne comme elle le fait parce qu’il en a été voulu ainsi. Au moins, ce remix reste sensiblement la même chanson", relativise Nathan Ferraro, chanteur et plume principale de The Midway State, au sujet de Never Again, certifiée disque d’or au pays.

Sur Paris or India, The Midway State persiste et signe: il restera un band rock, coûte que coûte. Les guitares couchées sur l’opus se font tantôt mordantes, atmosphériques ou saturées, probablement en réaction à cette popularité inopportune. Aussi, l’auteur qu’est Ferraro affiche dans ces nouvelles compos une prompte maturité: les entrées de journal intime des commencements font désormais place à l’optimisme à yeux grands ouverts de celui qui vient de visiter les cinq continents. "La perte de l’innocence et le passage vers la »vraie vie » qui viennent avec le début de la vingtaine ont marqué ces chansons. On pourrait penser que c’est très négatif, mais je vois cette évolution comme une porte ouverte sur le monde et c’est très excitant. Il y a un vers dans la pièce Paris or India qui reflète ce genre d’euphorie liée à la découverte du monde: I’ll be leaving in the morning, I don’t know when it’s coming."

Par ailleurs, l’auditeur assiste sur Paris or India à la métamorphose de The Midway State en véritable band, alors que Holes – "que j’avais écrit alors que j’étais encore ado", soutient Ferraro – semblait quelque chose qui ressemblait beaucoup plus à Nathan Ferraro & The Midway State. "C’était un super one man show, avoue Ferraro, en riant. C’est clair que nous voulions tous que le plus récent album reflète les talents de chacun d’entre nous. Je travaille avec trois musiciens extraordinaires, c’était super de s’ouvrir à eux", conclut-il.