P/do P/dro : Parasites’n’roll
Dans la catégorie des entrevues qui volent tellement plus haut que ce à quoi on s’attendait, mesdames et messieurs, le seul et unique Pedro Lopez de la formation P/do P/dro.
Après plusieurs années à rouler sa bosse en déroutant les spectateurs, P/do P/dro lançait enfin son premier album il y a quelques semaines. Du même coup, le groupe modifiait son appellation d’origine, et au dire du charismatique leader de la bande, Pedro Lopez, plusieurs bonnes raisons ont motivé une telle décision. "J’aimerais te dire que c’est purement cosmétique, mais il y a le fait que ça donne un peu plus le ton de notre côté électro. Ça rend aussi le nom un peu plus dur à interpréter. Il y a également un côté autocensure parce qu’avant, c’était "Pédo Pedro et ses enfants" et ça choquait un peu. On ne se l’est jamais fait dire dans notre face, mais oui, il y avait des rumeurs qui circulaient comme quoi ça nous bloquait certaines choses. En même temps, le but était de choquer les bonnes moeurs et de créer un peu de controverse. Je ne sais pas si ça nous a nui, mais ça faisait quand même partie de notre démarche."
Bien entendu, on est plutôt porté à croire que P/do P/dro n’a que pour seul objectif de susciter la polémique à travers ses textes et ses monologues complètement déments. De plus, l’utilisation de la guitare-jouet peut être directement associée à la farce, purement et simplement. Toutefois, quand Pedro Lopez nous invite à envisager un autre niveau de lecture de son projet, on se surprend devant tant de lucidité. "L’idée du début, c’était de former un groupe très politique. On voulait faire une réflexion sur la société, la morale et le bon goût. On voulait faire des chansons avec des textes au deuxième degré qui parlent de l’infantilisation, de comment on prend les gens pour des enfants et que surtout, on prend des décisions importantes à leur place. Cette idée de système très paternaliste nous ramenait au concept de pédophilie, un genre d’amour violent qui fait mal, mais reporté à une échelle sociale et économique. C’est un peu ça l’idée de départ, mais ça a toujours été très allégorique."
On s’en doutera, le spectateur non averti risque fort bien d’être aveuglé par l’enrobage du produit. D’ailleurs, Lopez est le premier à bien vouloir porter le blâme. "Quand tu fais de la musique ou de l’art et que tu arrives à l’étape de réaliser tout ça, il y a toujours une distance entre le plan et le résultat. Le problème, c’est que ça devient alors plus difficile à décoder et que ça ne marche pas tout le temps."
Il faut croire que l’album Ma loi n’est que le prélude à une longue croisade idéologique de la part de P/do P/dro. Déjà, Lopez en est à chercher de nouvelles façons de détourner encore plus efficacement la musique pop afin d’éclairer notre conscience sociale. Faites gaffe, vous ne vous en rendrez peut-être même pas compte. "Le projet plus global de P/do P/dro serait d’agir en tant que parasite. Infiltrer le système et tout fucker de l’intérieur."