Matt Cook : Au service du groove
Le multi-instrumentiste Matt Cook nous offre une fantastique surprise avec son premier album solo intitulé La colère du roi Kazoo.
Soyons francs, le premier effort solo de Matt Cook n’était tout simplement pas sur nos radars. Tout droit sorti de nulle part, La colère du roi Kazoo fait partie de ces surprises rafraîchissantes qui font sacrément de bien à nos oreilles.
Matt Cook ne s’en cache pas, l’oeuvre de Frank Zappa l’a fortement influencé – et on ne s’en plaint pas en tant qu’auditeur. S’il y a une leçon que Cook a apprise du légendaire guitariste à la moustache, c’est qu’il faut parfois sacrifier la perfection afin d’atteindre l’ivresse du groove. Un exercice pas toujours évident lorsqu’on est le seul musicien à bord. "Du moment que tu enregistres avec un métronome, si ta basse est un petit peu à gauche du clic et que ta guitare est un petit peu à droite, le drum a ben beau être direct sur le beat, ça ne sonne pas du tout en même temps. Dans ces conditions-là, une grande partie de l’effort d’enregistrement, c’est de devoir refaire de nombreuses prises. La seule solution que j’ai trouvée pour que le disque sonne live et qu’il y ait du groove, ça a été d’accepter le fait que les prises qui possédaient le plus de feeling contenaient parfois des erreurs."
En écoutant La colère du roi Kazoo, on se doute bien que Cook aurait facilement pu s’adonner à de grandes démonstrations de talent. Toutefois, chez lui, tout est une question de feeling. "Ça paraît quand tu essaies de faire ça. Si la toune ne t’amène pas vers de grandes envolées de guitares et que tu forces ça, ce n’est pas intéressant. De toute façon, je me débrouille peut-être bien comme musicien, mais ce ne serait vraiment pas difficile de trouver un meilleur guitariste que moi. Il y en a des tonnes. D’ailleurs, un ami à moi me disait à la blague que tu avais juste à fesser sur une poubelle et qu’il allait en sortir trois, des guitaristes. C’est comme un combat perdu d’essayer de montrer que tu es le meilleur."
En lisant les titres farfelus des pièces, tels que Le gros orteil de Joseph-Arthur Laframboise-Côté ou Sakapus Tabarnakum, on serait curieux de savoir quelle serait la teneur des textes de Cook si ces pièces n’étaient pas instrumentales. "Je ne veux pas paraître faussement modeste, mais je ne peux pas faire autrement que de trouver des idées inusités comme ça. C’est un peu une des raisons qui expliquent pourquoi je ne chante pas et que je n’écris pas de paroles. Les idées qui me viennent en tête, c’est souvent des jokes. En même temps, je n’ai pas choisi ces titres-là par dépit, mais parce qu’étant donné que c’est instrumental, c’est bien que les gens puissent écouter les chansons avec une image forte dans la tête."
Matt Cook en est présentement à l’étape du recrutement de musiciens afin de donner vie à ses morceaux sur scène. Souhaitons que le projet se concrétise rapidement, car il faudra tôt au tard calmer la colère du roi Kazoo!
La colère du roi Kazoo est en vente au www.cdbaby.com