The Brains : Quand la réalité dépasse la fiction
The Brains ont mis de côté les maquillages et les zombies pour regarder la réalité en face. Au menu, des histoires sanguinaires et bien réelles que le groupe punk a su traduire en musique avec brio.
Le groupe punk et psychobilly The Brains a mis de côté les zombies lors de l’écriture de son troisième disque Drunk Not Dead, que nous avons eu dans les mains l’année dernière. Pour le chanteur et guitariste Rene de la Muerte, pourquoi faire dans la fantaisie et les scénarios d’horreur alors que l’histoire et l’actualité regorgent d’histoires décapantes et meurtrières? "On a eu beaucoup de plaisir à écrire ces nouvelles chansons, avoue-t-il. Le psychobilly déborde de clichés: les zombies et les films d’horreur. Nous, on s’est inspirés d’histoires vraies, comme celle de Jack l’Éventreur, qui a inspiré la pièce Take What I Want. Ça reste des histoires d’horreur. Mais surtout, on ne voulait pas s’imposer de contraintes musicales. Avec le psycho, le rockabilly et le punk-rock, on peut faire ce qu’on veut."
Tout en soulignant qu’un spectacle des Brains reste le prétexte idéal pour "faire sortir le steam", Rene de la Muerte compare cette nouvelle direction artistique avec ce qui s’est produit avec le rockabilly, dont le genre a été marqué dans les années 80 par plusieurs artistes à tendance punk qui faisaient le récit détaillé d’histoires d’amour tragiques et l’apologie des voitures anciennes. "Les filles et les chars, les éternels clichés du rockabilly… Ça va et ça revient. Moi, j’aimais bien The Stray Cats, mais on se concentre plus sur ce style musical que sur les thèmes. On va jusqu’à intégrer des rythmiques latines au rockabilly. Je ne crois pas qu’on soit le seul groupe qui essaie de se renouveler et qui expérimente. Ce que j’aime, depuis qu’on ne se maquille plus pour les spectacles et qu’on parle d’autre chose que des zombies, c’est que les gens remarquent qu’on fait aussi de la bonne musique!"
Ce trio d’irréductibles, complété par Pat Kadavar (batterie) et Colin the Dead (contrebasse), s’affiche maintenant avec aplomb et se fout pas mal du mainstream. Malgré leur créneau musical qu’on pourrait qualifier de spécialisé, The Brains n’y voient aucune contrainte. "J’aime bien le circuit des tournées, qu’elles soient punk, psychobilly ou rock, c’est bien organisé. On ne pourra jamais obtenir la visibilité des vedettes pop mais, à cause d’Internet, j’ai l’impression que le mainstream n’existe plus. On peut maintenant faire compétition avec n’importe quel groupe rock reconnu lors d’un festival. Je n’en ai aucun doute."