Adam Cohen : Tu seras un homme
Musique

Adam Cohen : Tu seras un homme

Sur Like a Man, Adam Cohen laisse tomber ses accoutrements pop pour embrasser pleinement son bagage génétique.

"On pense probablement que j’étais assis sur mes lauriers", avance calmement Adam Cohen, à propos de son silence radio de tout près de six ans. "J’ai réalisé deux disques qui ne sont jamais sortis, j’ai commencé un scénario de film, participé à quelques expositions d’oeuvres d’art de mon père [Leonard Cohen]… J’ai fait un enfant. [rires] J’ai été très, très occupé."

Pendant cette trêve en arrière-scène, l’auteur-compositeur affirme avoir succombé à une certaine désillusion du métier. "Je me posais plein de questions. C’est lorsque j’ai participé à un projet avec le réalisateur Patrick Leonard qu’il m’a demandé: »Toi, qu’est-ce que tu fais de ta vie? » Je lui ai dit que je ne faisais pas grand-chose, professionnellement", se rappelle Cohen.

Pat Leonard lui offrira donc d’enregistrer un nouvel album, mais selon des "règles très rigides". "Je devais jouer et chanter en même temps. Je n’avais que trois prises pour capter une performance, sinon on n’enregistrait pas cette chanson. C’est lui qui a engagé les musiciens, l’ingénieur du son… Je dois ce projet à Pat Leonard."

Like a Man révèle le son d’un homme qui embrasse ses origines comme jamais auparavant. "Ce sont trois circonstances qui m’ont permis d’y parvenir. Premièrement, ma carrière, qui était parsemée de défaites, de questions et de doutes. Deuxièmement, le retour triomphal de mon père sur scène, qui m’a énormément ému, puis la naissance de mon fils. Cette reconnaissance de mon appartenance à une famille, à mon fils et à mon père."

Ainsi, cette nouvelle acceptation de soi ne signifie pas pour lui de se détacher de son passé. Les effluves et exhalations d’une fugace carrière pop (notamment au sein du combo de courte vie Low Millions) ne se font toutefois pas oublier. "Je ne suis pas gêné parce que ce que j’ai fait, je l’ai fait avec amour et grand effort. Je sais par contre que j’ai été victime d’un certain mauvais goût, j’étais complètement préoccupé par la manière dont j’allais percer le marcher. Pour arriver à ce but, j’ai pris part à un acte de contorsion, j’ai tout fait pour ne pas ressembler à mon père. Je me suis retrouvé paumé, perdu."

Il conclut: "Je ne peux pas vous exprimer à quel point je suis content d’avoir trouvé cette voie. Et comme je suis fier de cet album. Et comme je me sens libéré."