Steven Boivin : Justification pop
Musique

Steven Boivin : Justification pop

Discussion sur l’état de la pop, la composition musicale et le lancement d’une carrière avec le Gatinois Steven Boivin.

"C’est deux tounes pareilles!" s’esclaffe l’auteur-compositeur Steven Boivin. Voir ne peut que lui donner raison: les deux chansons en question, Mr. Saxobeat d’Alexandra Stan et Burning de Mia Martina, avec leurs accroches au saxophone et sonorités eurocheeze, se recoupent à un point tel que les Roumains responsables de Mr. Saxobeat pourraient crier au plagiat. "C’est le genre de trucs que je ne tolère pas", soutient Boivin, lui qui doit pourtant les spinner chaque soir où il se place derrière les platines du Bistro, établissement du Vieux-Hull.

S’il énonce franchement son dégoût pour ce "fromage européen", le chanteur se révèle tout aussi volubile quant aux récents méandres qu’a pris sa carrière musicale. À commencer par la métamorphose entreprise par son band, formé en totalité d’ex-Langue de Chemise. "Je voulais me servir de mon nom, puisque c’est moi qui compose les chansons. C’est un peu comme Vincent Vallières, qui tourne depuis toujours avec les trois mêmes gars: c’est un band qui porte son nom. Je tente la même chose ici."

Ainsi, exit les compos échevelées de Langue de Chemise; les quatre nouvelles chansons du mini-album présenté ce mois-ci se font plus sages. Tout aussi pop, mais plus concises, une qualité que Boivin a acquise lors de son année passée à l’École nationale de la chanson de Granby. "Là-bas, on nous faisait disséquer chaque mot, expliquer chaque intention. J’ai énormément appris sur les trois métiers: auteur, compositeur ET interprète", explique-t-il.

"C’est pop, ce que je fais. Il faut maintenant que je m’enlève ce genre de culpabilité de faire quelque chose d’accessible. Y a pas si longtemps, les tounes d’amour, ça m’écoeurait. Y a pas si longtemps, j’voulais pas utiliser le mot – admettons – étoile dans une chanson. Mais plus ça va, plus j’assume, et je sais ce que ce mot-là veut dire et ce qu’il représente pour moi. Tsé, j’veux pogner à Rock Détente. Monsieur et madame Tout-le-monde vont triper sur Steven Boivin", affirme l’auteur-compositeur, conscient toutefois que la route vers les radios commerciales sera longue. Pour l’instant, c’est entouré de ses potes de Langue de Chemise qu’il foulera les planches de la salle Odyssée dans le cadre de Gatineau prend la scène, pour ensuite penser festivals d’été et, "lentement mais sûrement", enregistrer un premier album complet pour 2013. "Me connaissant, je sais que j’vais vouloir enregistrer le plus tôt possible, mais je ne dois pas sauter d’étapes", termine-t-il.