Charles Bradley : Le soul ou la mort
Épaulé par l’équipe derrière l’étiquette Daptone Records, Charles Bradley a transformé une vie de souffrance en une musique soul sublime.
Une partie du modus operandi de l’étiquette brooklynoise Daptone Records consiste à sortir de l’ombre des vétérans de la musique soul qui, pour de multiples raisons, n’ont jamais connu la gloire. Pensez à Lee Fields, Sharon Jones et maintenant Charles Bradley qui a dû attendre la soixantaine avant de lancer son premier disque l’an dernier, No Time for Dreaming.
"J’y pensais depuis longtemps, mais personne n’avait encore cru en moi, explique Bradley. Je chante et je danse depuis que je suis tout petit", dit-il en se rappelant avoir assisté à un concert de James Brown qui a changé sa vie. "Ma soeur m’avait emmené le voir au Théâtre Apollo quand j’avais 13 ans. Lorsqu’il est monté sur scène, c’était comme dans un rêve. Je me souviens de m’être dit: "Mon Dieu, je veux être comme lui.""
Bradley a passé plus d’une décennie à personnifier James Brown dans des bars sous le nom de Black Velvet. C’est d’ailleurs lors d’un de ces concerts que l’a découvert le cofondateur de Daptone, Gabriel Roth. Après quelques collaborations avec le label, le musicien Thomas Brenneck (Budos Band, Amy Winehouse) lui a proposé d’enregistrer son premier album complet.
"Sur le coup, je n’avais pas trop la tête à ça puisque mon frère venait de mourir et je traversais une dépression", confie le chanteur. Lorsque Brenneck a appris que le frère de Bradley avait été assassiné, il l’a convaincu de coucher sa peine sur ruban.
Cette pièce, Heartaches and Pain, déboucha sur de nombreuses autres inspirées par les difficultés surmontées par Bradley, ainsi que sur quelques chansons d’amour, dont l’émouvante Lovin’ You Baby.
"95% de ce que je raconte sur mon disque est vrai", affirme Bradley, faisant notamment référence à son passé d’itinérant. "J’ai vécu l’enfer, mais j’ai toujours l’amour de Dieu dans mon coeur. C’est ce qui m’a permis de survivre. Je n’essaie pas de te vendre une religion, plusieurs n’y croient pas, mais ça m’a certainement aidé à demeurer sain d’esprit. N’eût été la religion, je mangerais déjà les pissenlits par la racine ou je serais quelque part en prison."
Charles Bradley, c’est une présence, une force fragile que l’on imagine authentique et contraire aux moulins à vedettes que sont les Star Académie ou autres ‘You’ve got talent » de la planète média. Cependant, sa voix force la note, est écrasée dans un étroit registre et servie par des arrangements ordinaires et peu édifiants. C’est loin d’être désagréable ou superficiel, mais c’est juste pas assez dérangeant pour renouveler le genre. Comme Bradley, j’ai eu la chance, à quatorze ans, d’assister au concert de James Brown à la place des Nations de Montréal. Wow! Une révélation, le gros band avec les cuivres, les costumes, les pas de danse millimétrés, les rythmes en doubles croches, les reprises
du choeur à l’unisson, les riffs de Strat carabinés, et le charisme narcissique de Mister Dynamite. Bref, dans le paysage pop de l’époque et avant Sly and the famlly Stone, Funkadelic ou Tower of Power, c’était toute une découverte dans notre monde peuplé de Sultans et de Baronnets…
Charles Bradley, c’est une présence, une force fragile que l’on imagine authentique et contraire aux moulins à vedettes que sont les Star Académie ou autres »You’ve got talent » de la planète média. Cependant, sa voix force la note, est écrasée dans un étroit registre et servie par des arrangements ordinaires et peu édifiants. C’est loin d’être désagréable ou superficiel, mais c’est juste pas assez dérangeant pour renouveler le genre. Comme Bradley, j’ai eu la chance, à quatorze ans, d’assister au concert de James Brown à la place des Nations de Montréal. Wow! Une révélation, le gros band avec les cuivres, les costumes, les pas de danse millimétrés, les rythmes en doubles croches, les reprises
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