Les brigands : Bandits de société
La Société d’art lyrique du Royaume célèbre ses 40 ans d’opérette avec Les brigands, une oeuvre musicale de Jacques Offenbach, sur trame théâtrale actuelle.
Adapté au goût du jour et mis en scène par Éric Chalifour, le spectacle Les brigands déploiera une large distribution sur scène: 20 chanteurs et comédiens professionnels, 32 choristes et 20 musiciens de l’Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean. "Tout est impressionnant: les décors, les éclairages, les multiples changements de costumes – il y a plus de 150 costumes en tout, explique Éric Chalifour. Il s’agit d’une des plus grandes oeuvres d’Offenbach, et ce n’est pas un texte jeune. Le défi est de lui donner un souffle actuel. On pourra entendre des voix de calibre. Certains rôles ne sont pas faciles, et nécessitent des prouesses vocales que seul un chanteur aguerri peut accomplir. La distribution réunit des talents de la scène internationale et d’ici."
L’opérette est un type de spectacle auquel peu sont habitués. Petite soeur de l’opéra, ce genre lyrique atteint souvent un auditoire assez restreint. Mais Éric Chalifour pense que Les brigands peut être un beau tremplin vers l’art lyrique. "C’est vraiment un spectacle qui peut permettre de découvrir la musique autrement, d’expérimenter une nouvelle perception de ce genre musical. À la base, le texte est très comique. On en a fait un spectacle vivant et accessible."
Sur le plan de la création, l’opérette apporte son lot de balises et de contraintes. "C’est certain que la structure est différente d’un texte de théâtre traditionnel. Il y a des rythmes à respecter, il faut suivre la musique, on marche à la baguette du chef d’orchestre. C’est une grosse chorégraphie, qu’il faut pouvoir exécuter d’un bout à l’autre, c’est très placé. De mon côté, j’essaie de créer des tableaux. On ne lésine pas sur le beau, je tente de créer des numéros à la fois narratifs et visuels, qui racontent une histoire."
Cette histoire, c’est celle d’une ville où l’autorité n’est pas très présente. "Un genre de Gotham City. Ce sont les gangsters qui mènent, dit Éric Chalifour avec un plaisir évident. Ça me fait penser à quand on était petits et qu’on jouait aux policiers et aux bandits. C’est l’arnaque du siècle."