Philippe B, Catherine Major, Luc De Larochellière : Manifeste pour la chanson de pointe
Au coeur d’un succès critique unanime, Philippe B, Catherine Major et Luc De Larochellière s’interrogent sur la valeur de leur art, sur sa diffusion et sur les revenus qu’il génère sans qu’ils n’en touchent un rond.
Philippe B, Catherine Major et Luc De Larochellière sont tout sourire. Dans quelques jours, les trois auteurs-compositeurs-interprètes se produiront à guichets fermés à l’occasion de Montréal en lumière. Les deux plus jeunes y défendront les pièces de Variations fantômes et Le désert des solitudes, des albums encensés par la critique. Coprésident d’honneur de l’événement, le doyen y pilotera un grand concert hommage à Jacques Brel.
Les trois font de la chanson de pointe, une musique intelligente, raffinée et en marge des courants commerciaux puisque singulière. Le genre de chanson qui fait école, que les Star Académiciens reprendront peut-être dans 10 ans, mais qui en 2012 n’a jamais eu aussi peu de valeur.
« Depuis l’avènement du gramophone, il a toujours été de plus en plus rentable d’être musicien jusqu’à aujourd’hui, où plutôt que de progresser, nos revenus régressent, lance Luc De Larochellière. Moi, quand un expert du Web me dit que de donner ma musique sur Internet va me faire vendre plus de t-shirts, j’ai juste envie de l’envoyer chier. Je ne suis pas un vendeur de t-shirts, mon travail est de composer des chansons, et cette musique a une valeur. »
Il y a 20 ans à peine, Luc a connu la grande époque, celle où un succès critique pouvait à lui seul garantir une certaine liberté financière à l’artiste. « Juste avec leur appui, tu obtenais assez de ventes d’albums pour te permettre de penser au suivant sans trop t’inquiéter. » Près de deux ans et demi après la sortie d’Un toi dans ma tête, qui valu à Luc De Larochellière le Félix de l’auteur-compositeur de l’année en 2010, l’album s’est écoulé à un peu plus de 25 000 exemplaires. Il s’agit du plus gros succès de Luc en 15 ans. « Aujourd’hui, tu peux aligner deux bonnes années parce que t’as lancé ton disque et que t’as donné beaucoup de concerts. Mais pour la grande majorité d’entre nous, les revenus engendrés ne nous permettent pas les réserves nécessaires pour nous consacrer à l’écriture et à l’enregistrement du prochain disque. Les musiciens doivent souvent retrouver leur ancienne job. »
Malgré la présence de Variations fantômes sur presque toutes les listes de fin d’année, le disque de Philippe B n’a pas encore franchi le cap des 6 000 unités vendues. « J’arrondis mes fins de mois en composant pour le théâtre, confie le chanteur. J’ai aussi fait des jingles. Pour être honnête, j’ai gagné plus de sous en accompagnant Pierre Lapointe à la guitare qu’avec mes trois disques solos. »
Le Far Web
Ces ventes faméliques ne sont pas simplement dues au piratage d’albums sur Internet. La musique de Luc, Philippe et Catherine est sous-diffusée. Quasi absentes des émissions de télévision populaires et boudées par les radios commerciales, leurs chansons circulent essentiellement grâce à Radio-Canada et aux radios communautaires et étudiantes. « C’est pour ça que la perte de Studio 12 fait très mal, souligne Luc De Larochellière. Récemment, Rythme FM et Rouge ont décidé de faire jouer une pièce de mon dernier disque, mais autrement, Radio-Canada a longtemps été le seul média à diffuser mes pièces. »
Il y a six ou sept ans, les artistes ignorés par les grands canaux de diffusion croyaient avoir trouvé leur salut sur le Web. Or, on mesure davantage avec le temps les limites de cet eldorado de la diffusion. « Contrairement aux stations de radio et de télévision qui versent des droits d’auteur aux artistes, le Web n’est encore assujetti à aucune réglementation du genre, déplore Luc. Sur Internet, le contenu n’a plus aucune valeur. Pourtant, nos chansons et nos vidéoclips circulent en malade sur les réseaux sociaux. C’est frustrant parce que notre musique génère encore des revenus sur le Web, mais ceux-ci ne sont pas redistribués aux artistes. »
Luc fait référence aux câblodistributeurs qui engrangent des fortunes en vendant des abonnements Internet « très grande vitesse » à 150 $ par mois, une cible aussi pointée par Philippe B. « Le contenu que vous téléchargez ne tombe pas du ciel. Le pire, c’est que ces fournisseurs d’accès se défendent d’avoir à payer des droits d’auteur parce qu’Internet, c’est libre, c’est gratuit et c’est l’avenir. »
« C’est à ce moment que les artistes se font enculer par la « liberté », poursuit Luc sans gants blancs. C’est hallucinant d’entendre à quel point le mot « liberté » a été récupéré par la droite. Aujourd’hui, la fameuse liberté, c’est le droit d’avoir un monde meilleur pour soi-même en se sacrant bien de la réalité des autres. »
L’allusion à la droite dans le débat fait aussi réagir Philippe: « Pour certains observateurs, la seule culture devrait être celle qui se vend. O.K., mais il se trouve que la toune qui pogne une année à Star Académie a été écrite par Fred Fortin, probablement parce qu’il avait reçu une bourse d’écriture pour prendre le temps de s’enfermer chez lui et composer. La toune que chantait Willliam provenait d’un labeur qui doit être rémunéré justement. Pour devenir bon en composant des chansons, il faut y mettre le temps et l’effort. »
Les moyens de ses principes
La présence de Biz de Loco Locass à Star Académie a fait couler beaucoup d’encre depuis le début de l’année. Même si Biz nie avoir accepté l’invitation de Julie Snyder pour des raisons financières, Catherine Major concède que les artistes ont de moins en moins les moyens de leurs convictions. « J’ai pu dire non à Star Académie récemment parce que mes sources de revenus sont diversifiées. Je compose pour d’autres et on me sollicite fréquemment pour écrire des trames sonores pour le cinéma », souligne la chanteuse qui a vendu 17 000 exemplaires du Désert des solitudes. « Comment voulez-vous que Karkwa refuse l’offre de Coke si la compagnie propose au groupe ce dont il a cruellement besoin: de la diffusion et de l’argent? » interroge Philippe B.
Ont-ils déjà songé à se lancer dans la pop et ainsi accéder aux ondes des radios commerciales? « Lorsque je compose pour Éric Lapointe, par exemple, je me moule, rétorque Catherine Major. Je sais qu’il aime les gros refrains pop émotifs, alors je lui en donne. Mais pour moi, non. Ça doit venir de l’intérieur. »
Philippe avoue y avoir pensé à un certain point dans sa carrière. « J’ai eu cette discussion avec mon gérant et mon réalisateur de disque. Nous avions la possibilité de mixer différemment une pièce pour la rendre plus accessible. On s’est interrogé sur l’identité « Philippe B », puis on a refusé de changer quoi que ce soit parce que je n’aurais pas été assez pop pour séduire les radios et trop propre pour plaire à ceux qui cherchent autre chose. »
Pour Luc De Larochellière, la bande FM s’est aseptisée. « À l’époque où j’ai émergé, il était possible d’être à cheval sur la pop et la chanson. Il y avait une part de compromis qui valait la peine d’être faite parce qu’il y avait encore une certaine ouverture. Aujourd’hui, le compromis pour jouer à la radio est si grand que ça dénature souvent le travail des artistes. »
Pour Catherine, l’authenticité vaut tout de même la peine. « Nos ventes d’albums sont peut-être moins impressionnantes, mais nous avons la chance de compter sur un public fidèle, ce qui n’est pas le cas de la majorité des Star Académiciens. Au final, notre démarche m’apparaît plus gratifiante. »
Philippe B
Le 17 février, à 20h et 23h
Au Conservatoire de musique de Montréal avec le Quatuor Molinari
Catherine Major
Les 16 et 17 février, à 20h
Au Club Soda
Ne me quitte pas: un hommage à Jacques Brel
Le 26 février, à 16h et 20h
À la Maison symphonique de Montréal
Avec Luc De Larochellière, Marc Hervieux, Marie-Élaine Thibert, Paul Piché, Diane Tell, Pierre Flynn, Bruno Pelletier, Bïa, Pierre Lapointe, Danielle Oddera et Benoît Sarrasin
Moi j’en ai contre les bandes FM qui formatent leurs contenus en fonction des goûts du jour, de la température qu’il fait, de l’heure de pointe, de l’heure de diffusion et des lieux choisis. C’est d’une pauvreté navrante.
Entendre du Rihanna partout, en tout temps et en tout lieu, ici au Québec, je trouve pas ça normal. Dans un magasin de linge fabriqué dans un pays du tiers-monde sur Sainte-Cath ou dans un marché d’alimentation de grande surface ou dans les bars, les discos, etc…pu capab’!
C’est même pas la langue , ici, mais le « beat » aussi aggressant que monocorde, saccadé et totalement décervelé qui me révulse.
Évidemment je m’attends pas à entendre « Le Piano Ivre » de Catherine Major à ma pharmacie quand vais m’acheter des aspirines un lendemain de brosse, mais comment se fait-il que nos radios et nos tv « musique » ne diffusent ce genre de chanson magnifique qu’à des heures de maigre écoute?
Une musique de pointe comme celle de Catherine Major est pourtant accessible et facile à comprendre dans notre société en manque cruel de repaires amoureux…et culturels. À croire que nos diffuseurs et autres grands empires médiatiques n’en ont que pour le fric, le beat hypnotique et tout ce qui nous plonge dans une ivresse sans foi ni lieu autres que leurs profits monayables instantanément. De la putasserie à grande échelle…
Je travaille avec les artistes. Encore et enfin, il y en a qui cognent sur le clou de l’indécence à leur égard. Il faut dénoncer et redénoncer. Avez-vous vu la liste des top chansons des stations francophones par les temps qui courent ? Une vraie farce ! Voici à titre d’exemple less 30 chansons préférées du moment à Rythme FM : It will rain de Bruno Mars ; Je l’aime à mourir de Shakira ; The One That Got Away de Katy Perry ; Set Fire to the Rain d’Adele ; L’amour est plus fort de Don Juan ; Good Feeling de Flo Rida ; Without You de David Guetta ; Marry The Night de Lady Gaga ; La fille du Lido d’Inna Modja ; La route de Jonathan Roy ; J’ai un problème de Breau-Janvier ; Stereo Hearts de Gym Class Heroes ; Our Day Will Come d’Amy W. ; Adieu de CdP ; I Like How it Feels d’Enrique Iglesias ; You Da One de Rihanna (j’ai le goût d’arrêter mais je continue…) ; International Love de Pitbull ; Love You Like a Love Song de Selena Gomez ; One Day d’Andrée Watters ; All My People de Sasha Lopez ; Sexe and I Know It de LMFAO ; Criminal de Britney ; La tête en l’air de Kaïn ; Bien avec toi d’Ariane Brunet ; Shake Senore de Pitbull ; Fin octobre, début novembre d’Isabelle Boulay ; I Won’t give up de Jason Mraz ; Des pères, des hommes et des frères de Corneille ; Toi et moi de Star Ac et Viens-t’en de Mes Aieux. Ouf… Onze artistes québécois francophones sur 30 titres, même pas 50 %. Ça c’est sans compter les soirées péchés mignons dont Hugo Dumas parlait samedi dernier ; un festival de la vieille toune qui dure quatre heures chez Rouge-FM et Rythme-FM avec les Joe Dassin, Michel Fugain ou Michel Sardou de ce monde… Re-ouf… Et quand on voit ces titres, je me dit que même si Luc, Philippe ou Catherine jouaient sur ces ondes, je n’écouterais pas pour autant ces stations. J’ai essayé ; j’ai écouté CKOI pendant 15 minutes. Re-re-ouf … J’ai découvert La fille du Lido et j’ai fermé la radio. Lorsqu’on travaille en France, on découvre que là-bas c’est pareil. Soit que ce sont des chansons anglaises qui jouent à la radio, soit que ce sont des artistes francophones qui ont inventé une nouvelle manière de plaire aux diffuseurs qui cherchent de l’anglais, « pour faire cool » j’imagine, et qui chantent moitié anglais, moitié français. C’est pitoyable. Savez-vous la bonne nouvelle : ils doivent importer des chanteurs(ses) d’ici pour remplir les cotas de chanson française à la radio. Qui eut cru !
Le pire c’est qu’au Québec, les chansons moité-anglais, moitié-français comptent pour des chansons en français en ce qui a trait au respect des quotas de chansons dans cette langue!
L’industrie culturelle est au stade de l’adoration du Veau d’or. Jésus avait pourtant chassé les vendeurs du temple. Il est temps d’imaginer un fonctionnement qui sort de la tyrannie de la loi du marché et des politiques néolibérales dictées par la classe capitaliste et les politiciens qui sont leurs serviles laquais.
L’une des solutions consiste à assujettir les lecteurs MP3 à une redevance. Comment peut-on prétendre aimer l’art et priver les artistes de sources légitimes de revenu? Consternant.
Si un boulanger se faisait voler son pain ou un sculpteur ses sculptures, personne n’aurait de doute sur le fait qu’il s’agit d’un vol mais parce que le travail d’un auteur et/ou d’un compositeur est immatériel et facile à reproduire, on en minimise le vol. C’est encore plus difficile pour les auteurs et compositeurs qui n’interprètent pas leurs œuvres et qui ne peuvent compter sur des spectacles pour générer des revenus (leur nom n’apparaît même pas sur le nom d’un fichier téléchargeable).
Le problème, il me semble, réside beaucoup plus dans la manière dont fonctionne l’industrie de la musique à l’heure actuelle, ainsi que dans une certaine « fermeture d’esprit » des médias traditionnels pour ce qui sort un peu des sentiers battus que sur la « liberté » Web.
Alors que je suis d’accord avec l’aspect de l’industrie de la musique et celui des médias mainstream, je ne vois pas le point de faire intervenir le Web ici. En tous cas, pas de cette manière! Croyez-vous vraiment que le Web empêche la vente d’albums de ces artistes? Peut-être que je me trompe, mais je serais étonnée…Ces artistes auraient tout intérêt à être plus à l’affût des opportunités économiques que le Web peut leur offrir (outre la vente de t-shirts ;), ça n’a pas rapport) notamment par le biais de la culture libre et de la culture remix, leurs effets bénéfiques pour la musique et la culture (indépendante) de manière générale.
Enfin, une nouvelle situation (le web, par exemple), si elle génère de la colère, cette colère devrait être le point de départ pour un changement, une adaptation, une action qui va dans le sens de cette nouveauté et non une nostalgie stagnante et complaisante pour le passé. C’est triste aussi de voir des artistes dénigrer les autres pour se remonter, dire qu’ils sont plus authentiques, je ne vois pas le point.
Enfin! Nouvelle culture, cyberculture : adaptons-nous et trouvons des solutions créatives! Aux États-Unis, beaucoup le font. Le Web, c’est bon pour les artistes qui sortent des sentiers battus, il faut savoir en tirer profit! :)
Il faut savoir ceci : plus un artiste est remixé sur le Web, plus il sort dans les moteurs de recherche, plus les gens se sentent concernés par celui-ci, plus on en parle sur les blogs…etc. Le Web fonctionne sur le mode viral et, si la musique est bonne, elle va se vendre si l’on sait tirer avantage de ce mode viral :)
Bonne chance!
« J’arrondis mes fins de mois en composant pour le théâtre, confie le chanteur. J’ai aussi fait des jingles. Pour être honnête, j’ai gagné plus de sous en accompagnant Pierre Lapointe à la guitare qu’avec mes trois disques solos. »
Il est où le problème dans ça? Accompagné Pierre Lapointe et composé pour le théatre ça semble être des méchant bon contrats à pogner.
Bon maintenant y’a tu moyen d’écrire le contraire ? Parce que c’est assez schizo comme discours….
Ma réponse à cet article La culture et le choc des cultures numériques http://www.michelleblanc.com/2012/02/14/culture-et-choc-des-cultures-numeriques/
Bien d’accor que les station de radio jouent toujours la meme chose. Bien d’accord aussi que le piratage coûte cher aux artistes. mais quel est le probleme avec star academie? Vous vous doutez bien que je ne suis pas du «milieu» mais voici mon opinion…. Quelle tribune pour de jeunes talent! quel mal y a t’il a travailler avec des gens de talent? Quel mal y a t’il que Biz soit prof a star academie? en plus de faire des $$ qui en passant pourra lui servir à créer et faire son métier comme il le désire tout comme la musique de film ou autre…. il se fait voir sous un autre jour. Je ne le connaissait pas vraiment avant et meme si j’aime bien locolocasse le nom de biz et son travail m’étais méconnu. Je l’aime beaucoup et apporte a tous ces jeunes une autre vision et que dire de son talent pour les mots…. nVoyez s’y une tribune, une chanse de faire voir ce que vous faites, de vous faire connaitre et entendre. n,oubliez pas que ce sont les gens ordinaires qui permettent aux créateurs de vivre de leur art, alors je suis un peu tanné de me faire regarder de haut par des gens bien pensant qui a cause de leur choix personnel blame le monde entier de ne pas vendre… Soyez créatif, faite de l’éducation pour que les gens paient vos chansons sur le net, mais arretez de vous plaindre de ne pas vendre si vous ne prenez pas les moyens pour le faire. je sais que je vais me faire rentrez dedans pour ces propos mais bon j’ai moi aussi droit à ma «liberté» d’opinion.
Je n’ai pu m’empêcher de réagir à cet article de manière plus étayée, notamment sur l’aspect de la « liberté Web » :) http://effetdepresence.blogspot.com/2012/02/pour-lamour-de-la-musique.html
« Mais je n’ai jamais lu un manifeste d’artistes critiquant les autres artistes (leurs pairs) de manière aussi tranchantes et condescendantes pour en conclure que leur démarche est plus gratifiante. »
Paule, et si Catherine Major ne faisait que constater un état de fait ? Star Académie, c’est une émission de télé, point. Pas un outil pour l’élaboration d’une carrière d’artiste. Encore moins une école d’art.
Il faut tenter de s’entendre sur les faits, notre opinion n’a que peu d’importance, ici. C’est vrai que les stars-académiciens vont presque tous finir dans l’ombre sans avoir produit la moindre œuvre significative . C’est de bonne guerre.
Si Catherine Major trouve gratifiant de faire le travail qu’elle fait, et qu’elle l’exprime, ça n’enlève rien aux autres. Si un star-académicien dit qu’il trouve gratifiant de passer à la télé, est qu’il est en train de mépriser toute la communauté artistique… allons ! Ce n’est pas sérieux !
Le numérique offre de nouvelles possibilités aux artistes, notamment celle de réduire le nombre d’intermédiaire entre leur production et le public, ce qui pourrait, avec le temps, augmenter les profits qu’ils engendrent avec la vente de leurs créations.
Mais s’ils attendent que le gouvernement ou ces mêmes intermédiaires prennent l’initiative, ils risquent d’avoir des jours de vache maigre devant eux.
Ils doivent prendre le leadership, car il existe des solutions: comme par exemple la licence globale (http://fr.wikipedia.org/wiki/Licence_globale).
Les grosses stars bénéficient du système actuel, tandis que les artistes qui ont un succès d’estime doivent trouver des solutions à leurs problèmes. La technique change, la vente de musique sur un support physique est révolue, c’est une nouvelle variable dans notre société et les créateurs doivent composer avec ça. Ils peuvent bien sûr appuyer des mesures liberticides comme les DRMs, ou réinventer leur métier.
Quand le graphisme numérique est apparu il y a +-25 ans, plein d’intermédiaires sont disparus entre le graphiste et l’imprimeur. Les modèles économiques sont éphémères, car ils sont tributaires de l’évolution technique et culturelle de la société… et ça, c’est là pour rester.
En terminant, moi je pense que c’est une bonne chose que des amateurs de musique puissent échanger des morceaux librement et que la musique circule… ça s’appelle la culture populaire.
M. Soucy, quant plus aucun artiste ne pourra vivre de son art, moi j’appellerai ça de l’amateurisme !
@Alain Audet:
Dans ce cas-ci, le basculement des artistes vers l’amateurisme est entre les mains de ces derniers… soit ils sombrent avec l’industrie qui n’arrive pas à s’adapter aux nouvelles réalités techniques, soit ils militent pour une solution comme la «licence globale», qui est juste pour l’artiste et non liberticide pour le citoyen-internaute.
Si vous croyez que vous pouvez contrôler quelque chose comme le partage de données numériques sans faire de la répression des libertés individuelles, et ce au profit de Columbia, Sony, etc… vous vous mettez le doigt dans l’œil.
Je combattrai à leur coté, s’ils choisissent la voie où la musique ne rabroue pas les droits civiques.