Térez Montcalm : Son rêve… européen
Térez Montcalm jongle avec le jazz et la pop-rock comme bon lui semble. Peu importe les genres, l’artiste veut que ça groove, et le public a suivi. Même l’Europe lui sourit.
On a souvent cette impression que Térez Montcalm a disparu de la scène musicale québécoise. Pourtant, les disques se multiplient et son dernier, Here’s to You: Songs for Shirley Horn, a récolté des critiques élogieuses dans les magazines spécialisés dans le répertoire jazz. La seule raison pourquoi la guitariste à la voix caractéristique est moins présente ici dans les médias "artistiques", c’est qu’elle partage son temps entre la France et le Québec depuis belle lurette (sept ans déjà) et qu’elle fait ce qu’elle peut pour concilier sa vie avec un agenda éprouvant. "Je viens tout juste d’arriver à Montréal et c’était le bordel à Rome, où j’ai pris l’avion, résume-t-elle avec un soupir. J’aimerais bien m’asseoir, composer et écrire, mais le quotidien me rattrape et je dois brosser mes deux chiens! C’est ma réalité depuis plusieurs années et c’est pour ça que je prends soin de moi, que je m’entraîne et que je fais attention aux mauvaises habitudes. En tournée, tu ne me verras pas prendre un verre d’alcool, c’est impossible. Je dois faire attention à ma voix."
Elle n’hésite pas à dire que le réseau européen des festivals de jazz est exceptionnel et que depuis l’hommage à Shirley Horn, les portes sont grandes ouvertes. Celle qui a remporté un succès commercial important avec l’album Connection en France a maintenant la chance de voguer entre deux pôles, soit celui du jazz et de la pop-rock. "Connection, c’était pop. Et j’avais des réserves par rapport à cette direction artistique. Je peux comprendre pourquoi les promoteurs de spectacles se posaient des questions et se demandaient ce que je viendrais faire dans un festival de jazz. Ils ont fini par me connaître! En Europe, c’est différent aussi. J’ai l’impression que le jazz, pour eux, c’est de la musique populaire! Ce n’est pas un créneau spécialisé, et les gens qui se pointent aux concerts achètent encore des disques!"
Nous aurons droit à deux Térez Montcalm lors de sa tournée au Québec: celle qui a épousé l’oeuvre de Shirley Horn et la Montcalm éclectique. "Je n’ai pas le choix d’isoler complètement le programme de Shirley Horn, et je fais les pièces de Voodoo et de Connection à la toute fin. Vocalement, c’est exigeant. Avec un registre de deux octaves, Shirley Horn pouvait se débrouiller… mais je ne suis pas elle, alors j’ai dû m’ajuster. Par contre, ça groove plus en concert que sur l’album." La rockeuse n’est jamais trop loin.