Les Survivants : Groupe de bunker
Le groupe Les Survivants a bien voulu nous laisser entrer dans son repaire, où il compte se réfugier afin de sortir indemne des prophéties entourant 2012.
Il fait 40 sous zéro. À l’extérieur du garage qu’ils ont complètement transformé en bunker musical, on peut entendre Les Survivants jouer leur hymne Action-réaction. Puis, au moment où la chanson s’apprête à prendre son envol final, tout arrête. Un vrai coït interrompu. Moment de silence, puis la voix de Johnné Pessimiste: "Faut que j’aille pisser."
Vieux couple
Au début des années 2000, il y avait Les Teenagers et Réalité choc. Deux formations qui en vinrent à partager le même local de pratique. Les voies du rock étant souvent chaotiques, les deux groupes explosèrent et ceux du lot qui réussirent à s’en tirer formèrent Les Survivants. C’était en 2004.
Après bientôt huit ans, le quintette a un seul album en poche, Peuple du néant, qui, malgré certaines faiblesses quant à la production, nous fait découvrir un groupe très prometteur. Le chanteur et claviériste Prince du néant explique son insatisfaction concernant cet opus. "On a enregistré ce disque-là après avoir gagné un concours. Ça a coûté 1000 piastres pour produire neuf tounes. Un peu plus tard, on a enregistré dans un autre studio à Québec: pour une seule chanson, ça coûtait 3000 piastres. Ça nous a fait réaliser que le premier disque sonnait cheap."
Et qu’en est-il maintenant d’un second album? La question fait naître cinq avis différents. Après un débat d’une dizaine de minutes, le batteur Guillaume Lesage tranche: "Je peux te promettre qu’on va sortir de quoi d’ici la fin de 2012. Sinon, va falloir sauver le monde. Si on passe à travers l’apocalypse, on va être bons pour arriver avec un nouveau disque au début 2013. C’est là que le nom des Survivants va prendre tout son sens."
Punk ou rock?
À la différence de bien des groupes dont les influences sont facilement repérables, l’exercice est plutôt difficile lorsqu’on s’attaque à la musique des Survivants. "On écoute chacun des choses différentes, de raconter Jess Trembla. Des fois, il y a des trucs qu’on aime tous, mais on préfère mélanger toutes nos influences. Je pense que ça fait plaisir à toutes les générations. Les plus jeunes aiment ça et on voit souvent les plus vieux dans la salle qui tripent parce que ça leur rappelle quelque chose qu’ils ont connu."
On revient ensuite sur le fait que le groupe existe depuis plus de sept ans et, après avoir vérifié le compte à l’aide de ses doigts, Jess poursuit: "On est rendus un band de p’tits vieux! Dis-toi qu’à chaque fausse note que je fais, Johnné a un cheveu gris de plus!"
Enfin, les souvenirs remontent à la surface et on comprend alors que Les Survivants est un band de punks qui font du rock à merveille. "On avait un local au centre-ville dans le temps, se rappelle Jess. On avait volé une machine à gommes et on se disait qu’avec tout l’argent qu’on ramasserait, on ferait fortune. Et puis, un soir, on l’a pétée et on a fini la soirée en se roulant dans les boules de gomme. C’est là qu’on a réalisé qu’on avait tout perdu."