Mark Bérubé : Février au Saguenay
Qu’on se le dise, Mark Berube compte parmi les auteurs-compositeurs-interprètes les plus prometteurs que la scène montréalaise nous a donnés au cours des dernières années.
Lorsqu’on écoute la dernière galette de Mark Berube and The Patriotic Few, intitulée June in Siberia, on se surprend à découvrir un auteur capable de créer des univers mélodiques qui semblent tout droit sortis d’un rêve. Mark est visiblement flatté par une telle remarque. "L’idée de l’album à la base était de garder un esprit domestique. Je voulais me permettre de ne pas voir trop loin. Que ce soit perçu comme un rêve, ça a beaucoup de sens en fait."
June in Siberia dévoile un parolier en plein contrôle de sa plume. En évoquant de multiples observations très communes, Berube réussit à construire des images souvent saisissantes. Toutefois, le chanteur s’amuse de l’enthousiasme que ses textes suscitent et relativise le tout avec grande humilité. "Sur les autres albums, je parlais de sujets un peu plus élaborés et internationaux. Sur celui-ci, je voulais vraiment me concentrer sur les choses qui se passent dans la vie quotidienne. Par exemple, dans la chanson Tailored to Fit, je sors dans ma cour, je m’assois et je regarde juste les arbres. C’est clair que je ne suis pas en train de changer le monde. Je suis en train de boire un café, plutôt!"
Sur la trace des grands
Depuis la sortie de June in Siberia, on a souvent fait référence à Mark Berube en le qualifiant de "jeune Leonard Cohen". En se faisant apposer une étiquette aussi significative, y a-t-il un risque de crouler sous la pression? "Quand on reçoit des commentaires comme ça, c’est clair, c’est un cadeau! Ça pourrait me mettre de la pression, mais je sens que je peux toujours travailler plus fort."
Outre Cohen, un autre nom très imposant est associé à Mark. Ce dernier a eu la chance d’avoir comme réalisateur Howard Bilerman, qui a entre autres forgé le son sur disque d’Arcade Fire. "On avait quelques concerts dans l’Ouest canadien, et on était dans un centre d’arts à Banff. On a croisé Howard, on a passé une journée avec lui et on s’est aperçus qu’il y avait une belle chimie entre nous. Ça nous a donné le goût de collaborer."
Onze journées auront suffi à enregistrer et à mixer June in Siberia. D’ailleurs, ceux et celles qui se sont laissé charmer par ce disque risquent fort bien de se sentir en terrain connu lors des spectacles. "On s’était bien préparés. On voulait vraiment faire l’album live. Le but, c’était que ce qu’on allait entendre sur l’album reflète le plus exactement possible notre son en concert. Les arrangements n’ont pas vraiment d’instruments supplémentaires et Howard nous a vraiment aidés à garder l’esprit live. Le truc le plus difficile en studio, c’est d’enregistrer l’énergie. Quand tu as un public devant toi, ça change énormément. Tu as trois ou quatre fois plus d’énergie. J’aimerais bien un jour en arriver au point où on pourrait avoir une centaine de gens devant nous quand on enregistre en studio."