Socalled : Entendu au Vieux Clocher de l'UdeS
Musique

Socalled : Entendu au Vieux Clocher de l’UdeS

Exagérons: avez-vous déjà remarqué l’étonnante parenté qui unit les chansons aux inclinaisons dance de Socalled à la trame musicale loungy-machin qui inonde sept jours sur sept votre café mi-branché mi-douchebag favori? Réécoutez Richi, par exemple, et dites-moi ce qui différencie ce morceau (heureusement ragaillardi par la voix chaleureuse de Katie Moore) de cette électro usinée?

Mercredi dernier au Vieux Clocher de l’UdeS, c’est tristement tout ce que j’avais à l’esprit. La faute probablement à ce saxophoniste (Damian Nisenson) qui servait parfois très bien les emprunts à la musique klezmer du bidouilleur juif mais qui, avec la complicité de la basse, nous téléportait aussi parfois directement dans l’ulcérante section disques d’une pharmacie. Comprenez-moi bien: si Socalled ne saurait en aucun cas être confondu avec ces musiques à numéros, entre autres à cause de ses rimes bien trouvées, je demeure persuadé que la singularité qu’on lui reconnaît tient au moins autant au personnage d’hurluberlu qu’il incarne qu’à ses chansons.

Faisons l’économie des hallucinations auditives du journaliste, qui ne semblaient pas affliger les universitaires à l’avant, un instant pour vanter l’entertainer inouï qu’est Socalled. Avec son tour de magie, ses marionnettes et ses exhortations à la fête, Josh Dolgin comble les lacunes d’une musique animée par un désir on ne peut plus louable de jeter un pont entre tradition et modernité, entre culture juive et urbaine, mais dont l’éclat s’amenuise dès qu’on s’éloigne de la piste de danse pour se ravitailler au bar.