Mara Tremblay : Visite privée

Il y a quelques semaines, Mara Tremblay était à mille lieues de l’hiver québécois, en vacances sous le soleil du Mexique. Un voyage qui, curieusement, lui fait d’autant plus apprécier la période hivernale. "J’adore regarder la neige tomber, s’émerveille-t-elle. On est tellement riches d’avoir autant de saisons et de variations de température."

L’auteure-compositrice-interprète s’amène donc avec plaisir à Gatineau, où elle présentera son spectacle solo: Récital. S’accompagnant à la guitare, au piano, à la mandoline et au violon, c’est toute son histoire qu’elle raconte à travers ce concert intime. "J’ai du fun à faire ce spectacle, car c’est un beau contact avec le public. J’ai toujours l’impression d’être dans un salon entre amis. C’est un autre trip."

Pour l’artiste, ce spectacle est une belle façon de prendre le temps. Une occasion de mettre les textes en valeur et les chansons à nu. Une visite privée de son univers et de son âme, un tour guidé de sa musicalité et de son répertoire, de Chihuahua jusqu’à son album live lancé l’automne dernier, sur lequel elle a voulu capturer la chimie musicale et la magie sur scène avec ses musiciens.

C’est sans artifice et sans censure que Récital propose les forces et la fragilité de Mara Tremblay. "L’art ne devrait pas être censuré. Ce que les artistes ont à dire est unique. Je suis pro art-sans-retenue et je m’assume complètement", affirme celle qui n’a jamais caché sa bipolarité, autant dans sa musique que dans son premier roman, Mon amoureux est une maison d’automne (Éd. Les 400 coups, 2011, 226 p.). "C’est important d’en parler et d’éliminer les tabous. Mon diagnostic a changé ma vie de façon très positive. C’est comme un cheval sauvage que tu apprends à chevaucher. Tu dois "dealer" avec", raconte celle qui réussit à canaliser cette énergie d’une belle façon. "La bipolarité, c’est très vicieux et ça se vit très intensément. Quand tu es sur un high, tu vas toucher des lieux créatifs extraordinaires."