Caracol : Chaud mardi
Récompensée du prix Génie de la Meilleure chanson originale pour Quelque part entendue dans le film Starbuck, Caracol interprétera mardi soir à Montréal les pièces de son album Blanc mercredi.
C’était un jeudi. Au coeur d’une courte tournée canadienne avec la chanteuse Amelia Curran, Caracol venait de s’adresser à la population franco-saskatchewanaise par le truchement de l’émission Jour de plaine, diffusée là-bas sur la Première Chaîne. À peine sortie des ondes, elle a reçu un message du réalisateur Ken Scott lui annonçant sa victoire. En lice dans la catégorie Meilleure chanson originale au gala des prix Génie, Quelque part entendue dans le film Starbuck et sur l’album Blanc mercredi venait de remporter la mise. "C’est devenu le party dans les bureaux de la CBC. Tout le monde est venu me voir pour me féliciter. C’est tout juste s’ils n’ont pas sorti le champagne. Le plus drôle, c’est que je venais d’interpréter la pièce pendant l’entrevue."
Écrite en moins d’une heure à la suite d’un appel d’urgence de son ami David Laflèche, alors directeur musical pour Starbuck, Quelque part est devenue la chanson phare de Blanc mercredi, deuxième album solo de Caracol depuis la séparation de DobaCaracol. Si la facture acoustique dépouillée de la pièce laisse entrevoir un album sage et mélancolique, le compact a bien plus à offrir. Dominé par la voix scintillante de Carole Facal et la réalisation chaude, tout en finesse, de Sébastien Blais-Montpetit, l’enregistrement s’abreuve aux courants folk, Motown, rock, mariachi et pop.
Incluant trois titres anglophones, Blanc mercredi s’est d’ailleurs vu flanquer un petit frère le 6 mars dernier alors que Caracol a fait paraître Shiver, un maxi de six autres pièces anglophones vendu en ligne et en concert, mais aussi chez les disquaires du Canada anglais sous la forme d’un album complet auquel s’ajoutent cinq compositions de Blanc mercredi. Pas de doute, Caracol vise le marché canadien, un objectif fixé bien avant sa victoire aux prix Génie. "Mon disque précédent (L’arbre aux parfums) contenait aussi deux morceaux en anglais. Des tournées avaient été organisées au Canada, aux États-Unis et en Europe. Voyager grâce à ma musique a toujours été un but. Shiver sera lancé en Australie au printemps, tandis que les États-Unis et l’Angleterre sont déjà dans la mire. Je voyageais beaucoup avec DobaCaracol, mais nos tournées s’inscrivaient dans un réseau axé sur les musiques du monde. Cette fois, j’évolue dans un univers folk indé qui me ressemble davantage."
Ainsi, les Montréalais auront droit à un spectacle déjà fort rodé le mardi 20 mars à L’Astral alors que la musicienne sera accompagnée par Manuel Gasse (guitare), Justin Allard (batterie), Amélie Mandeville (basse) et Audrey-Michèle Simard (choeurs, percussions). "Je chante parfois seule sur scène, en duo avec mon guitariste ou avec tout le groupe. Je suis surtout heureuse d’être entourée de musiciens capables de bien chanter. Ça m’ouvre un tas de possibilités d’harmonies et de textures vocales qui accentuent l’émotion de mon répertoire. En 2012, j’ai l’impression que les musiciens ne peuvent plus se permettre de donner des concerts ordinaires. Il y a tellement de compétition et vendre des disques est devenu si difficile que t’as pas le choix. Pour mériter ta place, ton concert doit être renversant, rien de moins."