Laurence Hélie : Entendu au Vieux Clocher de Magog
Musique

Laurence Hélie : Entendu au Vieux Clocher de Magog

"Connaissez-vous Ane Brun?"

Posée en concert avant l’interprétation de The Treehouse Song, la question de Laurence Hélie était naïve, voire maladroite. Alors qu’un tout nouveau public ose aller à sa rencontre grâce au Félix de l’album country qu’elle a su ravir l’automne dernier, il est un peu tôt pour espérer y retrouver une large proportion de mélomanes ouverts aux charmes indie d’une obscure chanteuse norvégienne (même s’il est vrai qu’Ane Brun gagne à être connue). Hélie a eu plus de chance avec ses interprétations pop (Vanessa Paradis, Céline Dion) et country (John Fogerty, Patrick Norman).

Mais on ne peut pas reprocher à la jeune chanteuse d’enjoliver son tour de chant par des reprises de Ryan Adams ("Non, pas Bryan Adams.") et de Fiona Apple. Bien au contraire. Non seulement son éclectisme musical la révèle sous un nouveau jour, mais ses audacieuses interprétations nous ont permis d’apprécier les nombreux registres de sa douce voix qui ondule, magnifiée hors du carcan des chansons de son premier disque, qui date déjà de 2010.

Entendues au Vieux Clocher de Magog, quelques compositions récentes laissent présager que la suite sera pour bientôt. Ça demeure du country-folk sage et pop – un peu comme en fait si bien Kathleen Edwards du côté du Canada anglais -, mais les musiciens de Laurence Hélie, des hillbillies de bonne famille, ne devraient pas user de retenue lorsque les chansons le permettent. Par exemple, sur Les portes fermées, le solo de guitare aurait très bien pu se faire fureur au lieu d’être propret et convenu. D’ailleurs, avant d’entamer You’re the Reason, Hélie a introduit un "country plus profond". À mon humble avis, ça restait en surface.