Philibert Bélanger : Sous d'autres cieux
Musique

Philibert Bélanger : Sous d’autres cieux

Après six ans de silence radio, Philibert Bélanger lance Sous un ciel de vitre.

Philibert Bélanger

nous a donné rendez-vous pas trop loin de chez lui, à une distance réglementaire de marche. On aime croire que le chanteur sort rarement de sa tanière. Sur son nouvel EP, Sous un ciel de vitre, il fait l’apologie d’une saine évasion mais, entre les lignes des refrains et les riffs de guitare folk-rock, on devine une félicité casanière. "Mon premier disque était teinté d’un mal-être; je n’ai pas eu une vingtaine si heureuse que ça, mais là, ça va bien, nous rassure-t-il. Être avec la bonne personne, ça aide. Et il y a aussi le confort du foyer, mais c’est surtout le confort avec soi-même."

Le bonheur tranquille n’est-il pas le "meilleur ennemi" de l’auteur-compositeur qui se veut prolifique? "D’entrée de jeu, je ne suis pas quelqu’un qui remplit des pages de paroles le soir venu. Les thèmes étant universels, le plus difficile pour moi est de trouver un angle intéressant, pour une chanson d’amour par exemple." La perspective qu’emprunte Philibert relève souvent d’une recherche incessante de liberté.

Si les quêtes personnelles demeurent, l’industrie de la musique change, ce qui laisse peu de place aux illusions. "Pour ce EP, je me suis payé la traite avec la pochette et la réalisation [d’André Papanicolaou, vu avec Vincent Vallières, Pascale Picard…], parce que c’est peut-être le dernier "vrai disque" que je vais faire." La suite sera numérique. Dur constat pour ce mélomane qui aime encore "flipper" les vinyles.

Musicalement, le Sherbrookois gère bien ses influences à la fois françaises et britanniques. "Par le son des guitares, c’est davantage british. Les Français ont tendance à mettre la voix très à l’avant. La mienne [d’un registre grave], on l’entend, mais ce n’est pas Benjamin Biolay qui te susurre ça à l’oreille." Reste qu’on peut percevoir l’empreinte de La superbe, disque double de BB, sur quelques titres de Sous un ciel de vitre. "On trouve ça parfois quétaine de parler d’amour en français, mais quand j’écoute Biolay témoigner de ses histoires de coeur, ça m’aide à dire "je t’aime" dans une toune."

Après cet entretien ayant duré le temps d’une pinte, Philibert retourne chez lui, peinard. "On se revoit au lancement!" Ce n’est pas dit qu’il sortira à nouveau d’ici là…