Dumas : Tour de disque
Les ventes parlent d’elles-mêmes, le disque vinyle connaît une résurrection. Le phénomène a même influencé L’heure et l’endroit, le nouvel album de Dumas.
Les conversations avec Dumas finissent toujours par sortir du cadre artiste/journaliste. Boulimique de musique, le chanteur se tient à l’affût, lit les magazines spécialisés et achète des tonnes de disques, surtout depuis qu’il a succombé à la fièvre du vinyle, il y a quatre ans. À tous coups, l’entrevue vire en party de mélomanes, et la discussion bifurque parfois sans qu’on ne s’y attende.
Interrogé sur les photos qui ornent la pochette de son nouvel album, L’heure et l’endroit, Dumas répond qu’elles ont été prises lors d’un pèlerinage l’ayant mené sur la piste des mythiques disquaires londoniens. "Je voulais visiter Rough Trade (fondé en 76 et devenu un label en 78), la boutique de l’étiquette Honest Jon, qui se spécialise dans la musique des premiers immigrés africains en Angleterre, et le magasin Sounds of the Universe qui appartient à Soul Jazz Records. Ce disquaire se trouve juste au bout de la rue sur la pochette de (What’s the Story) Morning Glory? d’Oasis. Je crois que c’était d’ailleurs le concept. À l’époque, de nombreux magasins de disques se trouvaient dans ce coin-là."
Selon Dumas, sa passion pour le 33 tours a influencé la production de son cinquième album, en vente depuis le 19 mars. "Le vinyle a développé davantage ma curiosité. Je me suis ouvert à la musique africaine, je collectionne les longs-jeux soul et Motown. C’est sans doute l’âge aussi, mais maintenant, j’aime bien écouter du jazz, le soir, à la maison. Mon amour du soul et de la musique britannique se ressent dans L’heure et l’endroit: les Kinks, les Small Faces, le piano rock de David Bowie. J’avais le fantasme de faire ce disque-là: un album plus direct dont la durée se rapprocherait de celle d’un vinyle (36 minutes)."
L’envie de s’affranchir des compositions plus complexes du précédent Traces (et ses quatre EP) n’est pas non plus étrangère à l’approche plus brute du nouveau-né. "Lorsque j’ai fait entendre les maquettes à Carl Bastien et Louis Legault, on a décidé d’éliminer tout ce qui ressemblait au précédent disque. À 32 ans, je voulais me trouver une nouvelle direction à explorer. Je voulais être dans le concret, le direct, le présent. Je crois que l’album ressemble au Dumas que je suis et que je deviens."
Dumas
L’heure et l’endroit
(La Tribu)
En vente dès maintenant