Jardin mécanique : Extravaganza!
Jardin Mécanique cultive l’extravagance. Sur scène, la musique du groupe se transforme en opéra rock nouveau genre où les musiciens ont chacun leur personnage. Entrevue avec celui qui se cache sous le haut-de-forme de Monsieur Edwidge, Sylvain de Carufel.
Marjolaine Arcand
Jardin mécanique est une nouvelle espèce. Un croisement entre musique et théâtre. Entre les comédies musicales des années 50 et les films de Tim Burton. Entre Genesis et Tchaïkovski.
"On a des influences très variées, quoique très cohérentes, assure Sylvain de Carufel. C’est très métal et un peu cirque. Et c’est très féérique. Un peu comme du Mary Poppins avec distorsion." Ça donne un band très concept. "On souhaitait être différents, faire quelque chose que personne ne fait, et on a été le plus loin qu’on pouvait là-dedans." Le groupe a même fait appel à une artiste en arts visuels pour créer son matériel promo. "On a fait faire une toile sur chacune des chansons. C’est moins cheap qu’un poster qui déchire au bout de deux ans."
Les racines de Jardin mécanique sont toutes mauriciennes. Outre Sylvain de Carufel, le groupe est composé de deux autres ex-membres de la formation trifluvienne Un: Francis Gagnon et Philippe Coulombe. "On n’avait plus le goût de faire des compromis pour essayer d’être populaires. C’est drôle parce qu’avec Jardin mécanique, on fait quelque chose de beaucoup plus underground, et pourtant, la réponse est meilleure."
Jardin mécanique s’est avéré un gros work in progress. "Notre but, c’était de faire le projet le plus hot possible et de le sortir une fois qu’il serait vraiment prêt." Depuis des années, donc, les trois artistes perfectionnent leur musique, remodèlent leur concept, peaufinent les détails. "Par exemple, on a refait trois fois le même shooting photo pour qu’il soit parfait. Mais là, on est sur les derniers miles." Le premier album de la formation, intitulé La sinistre histoire du Théâtre Tintamarre, sortira l’automne prochain.
L’ÉTRANGE UNIVERS DE MONSIEUR AUGUSTACHE
L’univers de Jardin mécanique tourne autour de Monsieur Augustache et de ses artistes itinérants, messieurs Edwidge et Camélius, qui ont créé un théâtre dans une vieille usine désaffectée. Comme personne n’y met jamais les pieds, les trois détraqués personnages doivent y attirer les aristocrates de force. Ils finissent par lobotomiser l’auditoire pour en faire des zombies.
Inspiré par le système dans lequel on vit, le scénario caricature les grands tyrans de l’Histoire. Une satire à l’humour noir, voire sanglant, où l’on dénonce la soif de vengeance qui mène au désir de puissance. Gageons que ça finira dans un chaos total!