Fevers : Dichotomie pop
Peu de choses, vraiment, ont permis de faire de Fevers l’une des formations locales les plus en vue du moment. Son fort réjouissant maxi Passion Is Dead a précédé un effet boule de neige qui se poursuit toujours, des mois après sa parution.
Lancé gratuitement sur la Toile l’automne dernier, Passion Is Dead, premier maxi du quintette ottavien Fevers, a vite créé un engouement manifeste dans la blogosphère. Si les pièces de Passion zigzaguent joyeusement entre l’électro dansant de la chanson-titre, le côté épique de Sugar Rush et l’indie pop de The Rapture, sa réalisation, sa fougue et son côté DIY ont rapidement séduit. "En ce qui concerne la composition, on a appris sur le tas. C’est sans doute pourquoi les sonorités sur l’album sont si différentes", avance le bassiste et claviériste Martin Charbonneau.
Il faut dire aussi que la gratuité du maxi a permis à ses airs de se frayer un chemin plus facilement. "On dépense tellement quand on entame un projet comme celui-là, avance le guitariste Colin MacDougall dans un français impec. C’était logique de voir les sous dépensés dans la création de Passion Is Dead comme un investissement et non comme quelque chose qui va nous rapporter instantanément."
Un peu comme une poignée d’autres formations canadiennes analogues (Young Empires, Rococode), l’esthétique adoptée par Fevers se hasarde avec doigté entre les afflictions qui évoquent un certain marasme générationnel sur des musiques qui incitent à l’hédonisme. "Les émotions fluctuent constamment; il y a les hauts, il y a les bas. Il ne faut pas nécessairement utiliser une ballade triste pour parler de sujets plus difficiles. L’humeur des gens varie sans cesse, alors pourquoi pas dans la même chanson?"
Alors que le train de l’autopromotion file à vive allure (un clip est d’ailleurs en postproduction), les musiciens tenteront dans les prochaines semaines d’exporter leur Passion Is Dead hors de la capitale nationale. "On est pas mal excités de faire notre premier show à Montréal [le 6 avril, à L’Esco] quelques jours après notre showcase du JUNOfest. Puis, on tentera de se mettre à l’écriture du premier album complet", conclut MacDougall.