Les V’la : Retombées grunge
Le power trio Les V’la lance un démo en prévision d’un EP qui pourrait voir le jour au courant de l’été prochain.
C’était au Café du Clocher. Il y avait foule. La bande de Gazoline s’appelait encore The Horn Abbots et le chanteur, avec son charisme légendaire, se donnait corps et âme sur les compos du groupe ainsi que sur des reprises souvent bien fignolées, comme celle de Suffragette City de Bowie. Les spectateurs s’émerveillaient, mais les quelques vieux loups de mer, postés au comptoir du bar, étaient encore sous le choc du trio qui avait précédé le groupe.
C’est que Les V’la avaient livré ce soir-là une performance hors de l’ordinaire. La première chanson n’était pas encore finie que le leader et bassiste du groupe, Adam Gilbert, s’était mêlé avec fougue au public. Il y avait ce fameux mélange de désinvolture juvénile et d’énergie brute dans l’air. La nouvelle génération, cher lecteur.
Voilà maintenant que Les V’la se sont payé un périple en studio et qu’ils lancent trois nouvelles chansons. Le chanteur Adam Gilbert, un homme de peu de mots en entrevue, a quand même commenté cette sortie: "Idéalement, on serait arrivés avec un EP de neuf chansons, mais le mixage a été plus long que prévu. J’avais déjà réservé la date de lancement, et là, plus le temps avançait, plus c’était évident qu’on manquerait de temps. Mais bon, on avait un peu fait ça pour se botter le cul, et ça a fonctionné. On devrait être bons pour sortir toutes les tounes d’ici l’été."
L’âge moyen des V’la se situe au début de la vingtaine, et c’est avec plaisir qu’on constate que la formation a subi les retombées de l’époque grunge. "Quand on y pense, on est trop nés en plein grunge pour le vivre. Ça avait l’air assez spécial, les années 90. Mais à quelque part, ça nous a quand même pas mal influencés."
Lorsqu’on questionne Adam à propos de ses textes, on est saisi par tant de franchise. "La toune Boucane, ça peut avoir l’air d’être de la poésie, mais en fait, chaque couplet est un rêve que j’ai essayé de décrire. C’est pour ça que c’est fucké. Mais j’aime mieux des chansons qui peuvent vouloir dire plein d’affaires qu’un texte qui raconte une histoire. Mononc’ Serge le fait très bien, mais à côté, il y a beaucoup de monde qui essaie et c’est pas tout le temps réussi. Pis j’en suis encore à mes premières tounes. J’ai pas encore trouvé ce que je veux écrire, mais ça va finir par arriver."
Une chose est certaine, si Adam ne sait pas quoi dire, il s’en tire plutôt bien pour ne pas dire grand-chose dans ses chansons. Enfin, laissons-le conclure au sujet de la formation du groupe, il y a deux ans. "Je trouve ça gênant de raconter qu’on s’est rencontrés au cégep. C’est pas très excitant et c’est assez plate à lire dans un journal. Mais vu que tu me donnes le choix d’inventer quelque chose d’autre, tu peux dire qu’on s’est rencontrés dans la rue."