Amylie : La reine fleurie
Musique

Amylie : La reine fleurie

À temps pour le printemps, Amylie nous ouvre toutes grandes les portes de son Royaume.

La pochette du deuxième album d’Amylie en dit long sur son contenu. Assise en indien dans un jardin en fleurs, la chanteuse, zen, pose dans une robe d’été. On la croirait au beau milieu d’une toile de Van Gogh, colombe à la main.

Liée au titre du gravé, Le royaume, un nom trouvé par le jeune filleul d’Amylie après qu’il eut entendu le disque, l’image fait aussi référence à Colombe, deuxième chanson au programme. Avec ses rythmes syncopés aux allures de cha-cha-cha, son xylophone, ses choeurs et son orchestration luxuriante, la composition réchauffe, tout comme Les filles, premier extrait de l’album. Après le succès estival de la pièce Mes oreilles, tirée de son premier effort paru en 2010, Amylie profitera-t-elle de l’été 2012 pour nous refaire le coup?

Au bout du fil, la musicienne confirme qu’elle souhaitait lancer un nouveau disque aux ambiances festives. "Au moment de composer un premier album, c’est bête, mais tu oublies que les gens vont l’écouter et percevoir quelque chose en toi. Cette fois, j’étais beaucoup plus consciente de l’impact que j’aurais. Rythmiquement, j’aime ça quand ça bouge, quand c’est up-tempo. Même si mes textes sont parfois plus sombres, je ne voulais pas que ça devienne trop lourd", explique celle qui a réellement trouvé sa voie en concert. "J’ai réalisé que j’étais plus à l’aise lorsque j’interprétais des pièces plus festives. Et si je suis bien sur scène, l’énergie se communiquera plus facilement au public."

Le royaume n’est toutefois pas que fleur bleue. Habilement réalisé par Antoine Gratton, l’album plonge parfois dans un répertoire plus introspectif où les sonorités brutes des batteries et des basses contrastent avec le raffinement des orchestrations signées Gratton. "Au départ, j’avais décidé de produire des maquettes à la maison avec un seul micro, mais j’ai finalement appelé Antoine lorsque j’ai senti mes limites en tant que musicienne. Je lui ai envoyé les maquettes, puis nous avons discuté de Ravel, de Debussy et de percussions tribales. Je n’ai rien entendu de son travail jusqu’à ce qu’on entre en studio. C’était vraiment une belle surprise. Puis nous avons eu l’idée de conserver certaines pistes plus crues des maquettes pour contrebalancer le côté plus classique des arrangements de cordes, de bois et de saxophone."

En contrôle, Amylie a su infuser une certaine folie au compact, se détachant ainsi du précédent Jusqu’aux oreilles. "Je me suis défaite de beaucoup de barrières que je m’imposais. Des limites musicales souvent inconscientes, comme des petits tabous. Puisque l’album se voulait plus joyeux, j’avais l’impression de parfois tomber dans un registre trop pop. J’ai dû apprendre à me faire confiance et à assumer l’énergie de certaines pièces."

Avec pour références les Ella Fitzgerald, Billie Holiday et Stevie Wonder, Amylie a tout le bagage pour diriger son royaume sous le signe du jazz, du soul et de la chanson.

Amylie
Le royaume
(Audiogram)
En vente le 10 avril