Avidità : Entendu au Vieux Clocher de l’UdeS
Depuis l’an dernier, l’Atelier d’opéra de l’École de musique de l’Université de Sherbrooke ne lésine pas sur les efforts afin de créer un véritable happening lyrique qui met en valeur les voix de ses futurs diplômés. Après Cendrillon (fruit mûr d’une première année de collaboration avec le metteur en scène Normand Chouinard), une nouvelle cohorte s’est investie dans Avidità , un diptyque sur l’avarice composé des Deux aveugles de Jacques Offenbach et de Gianni Schicchi de Giacomo Puccini.
Au Vieux Clocher de l’UdeS, on a eu droit à un spectacle à des kilomètres du "show étudiant". Lors de la mise en bouche signée Offenbach, les deux interprètes étaient un peu coincées à l’avant-scène (transformée en pont de Florence), mais piano aidant, le charme opérait. De ce duel entre mendiantes, on retiendra la pureté des voix, et non pas la drôlerie. Julie Garceau et Catherine St-Arnaud sont davantage douées pour le chant qui gazouille que pour la comédie.
Du plat principal de Puccini, il faut d’emblée noter sa présentation: le décor était majestueux! Gianni Schocchi se jouait dans un appartement florentin si luxueux qu’on ne pouvait pas douter de la richesse de son propriétaire, mort au lever du rideau. La mascarade qui s’en est suivie fut ravissante! La mise en scène de Chouinard pimentait les déplacements et, dans les effets de choeur (comme lorsque toute la famille, débinée, énumère ce que les moines pourront se mettre dans la panse grâce à tout ce magot qui lui file entre les doigts), toutes les voix accomplissaient bien leur besogne. Dans son rôle du parvenu Gianni Schicchi, Julien Horbatuk a offert une performance à la fois physique et comique, jusque dans le non-verbal (il fallait le voir se laisser faire lorsque le trio de femmes le revêtait des atours du disparu pour ensuite flouer médecin et notaire).
Si l’école n’est pas tout à fait finie, le devoir est accompli.