Vulgaires Machins : Les mots avant tout
Musique

Vulgaires Machins : Les mots avant tout

Le groupe Vulgaires Machins se débranche des amplis et laisse la place aux mots, qui fessent parfois plus fort que le rock. Pas de compromis, il affiche son discours tel quel dans une formule acoustique qui surprend.

Devant le dernier album acoustique des Vulgaires Machins, celui dont la pochette blanche est simplement maculée par le nom du groupe, on s’est demandé s’il n’y avait pas là une façon de nous dire au revoir et de terminer l’aventure en beauté. Le disque reprend entre autres quelques-uns des classiques d’Aimer le mal et de Compter les corps, et la formule de cette tournée, beaucoup moins portée sur les décibels, affiche une dynamique qui met l’accent sur les textes et le discours du groupe. Un choix artistique qui pourrait se résumer à ceci: voilà ce qu’on avait à vous dire.

"Ça ne marche pas comme ça avec nous, précise Guillaume Beauregard. Lorsqu’on a fini la tournée Aimer le mal, il y a presque 10 ans, on a pris une pause et on ne savait pas du tout s’il y aurait une suite. Depuis ce temps-là, c’est toujours comme ça à chaque disque. Un nouveau projet implique une période d’écriture et de studio, une tournée, etc. On se demande tout le temps si on va recommencer ou si on va faire autre chose. C’est sûr, on vieillit, chacun d’entre nous à sa vie, et on fait tout pour respecter ça. Mais on attend toujours avant de prendre une décision finale. J’ai l’impression qu’on est capables de vivre au jour le jour avec ce groupe, et ça va continuer comme ça."

Une chose est sûre, ce n’est pas pour se la couler douce en tournée que le chanteur et ses complices Marie-Ève Roy, Maxime Beauregard et Patrick Landry ont conçu ce disque. Le passage à l’acoustique ne fut pas de tout repos pour le quatuor qui a imposé son punk-rock pendant presque 15 ans. "Le disque, c’était une chose, mais adopter cette formule en tournée te fait réfléchir. En show, lorsque tu as la "machine rock" avec toi, tu t’appuies sur quelque chose de solide. Avec le temps, j’ai l’impression que le son l’emporte et que tu oublies l’impact de certains textes. C’est ce qui m’a le plus marqué lorsqu’on a commencé à travailler sur l’album. Le rock en impose et tu sais ce que le monde va faire en face de toi. Mais là, en chantant ces mots avec un ukulélé (je blague), je ne sais plus trop à quoi la foule va penser… Comment va-t-elle recevoir le message?" indique celui qui a signé Triple meurtre et suicide raté.