Bob Walsh : Saguenay blues
Musique

Bob Walsh : Saguenay blues

Le géant du blues Bob Walsh s’arrêtera à la Microbrasserie du Lac avant de venir faire vibrer l’International Café à l’occasion du festival Jazz et blues de Saguenay.

Bob Walsh arrive au Saguenay en terrain connu. "Depuis le début de ma carrière dans les années 60, je suis souvent passé dans la région. Les planchers des salles de Chicoutimi, Jonquière et Alma ont craqué plus d’une fois sous nos pieds. Le Festival Jazz et blues nous a accueillis au moins trois ou quatre fois déjà, et je suis très heureux d’y revenir. Chaque fois, c’est un peu spécial, dit-il. Le public par chez vous m’impressionne par son attention et son écoute sensible. Ça nous pousse dans des improvisations, des essais dont le résultat nous surprend souvent nous-mêmes."

Avec des dizaines d’années de carrière derrière lui, neuf albums, des milliers de kilomètres en tournée et même la participation à des musiques cinématographiques (Gaz Bar Blues, entre autres), c’est incontestable: Bob Walsh s’impose comme une référence, un véritable monument du blues au Québec. Malgré cela, il refuse qu’on l’appelle "monsieur Walsh", et discute de blues avec la passion et l’humilité du débutant. "Il y a dans cette musique quelque chose d’organique, qui vibre bien avec le corps. Chacun son élément, moi je suis à l’aise dans le blues. Mais j’aime par-dessus tout la scène. J’interprète plusieurs standards, mais une chanson, c’est tellement personnel… Chaque chanson veut dire quelque chose pour chaque personne qui l’écoute. Des fois, une chanson qui ne voulait rien dire pour toi te fait vibrer parce que, tout d’un coup, la manière dont la musique est jouée, la manière dont l’interprète chante, un changement dans ta vie donne une autre signification au texte, et puis ça fait sens. C’est comme ça que je choisis les chansons que j’interprète, et c’est aussi ce qui rend chaque soirée différente."

Sur scène, le talent reconnu du trio promet des moments uniques, avec Jean Cyr à la contrebasse et le très doué Guy Bélanger à l’harmonica. Walsh nous propose un survol de ses albums entrecoupé de standards revisités à sa manière: avec intensité, profondeur et authenticité. Vous avez une demande spéciale? Nul doute qu’il en faut plus que cela pour déstabiliser le bluesman. "Je fais pas mal le tour de mon répertoire, mais tout n’est pas décidé d’avance. Dans le blues, il faut savoir improviser et s’adapter à l’énergie de la salle. Je suis beaucoup dans le senti, je me fie à mon intuition, à l’énergie qui monte, à la tension et à l’écoute dans le public. Mais il y a des incontournables, comme B.B. King et Muddy Waters, que j’interprète en plusieurs versions. Je ne sais jamais quelle version me fera plaisir sur le moment."

L’important pour Walsh est que la musique vienne nous chercher, qu’elle nous fasse vivre quelque chose d’unique. "Le blues est empreint d’émotions, mais il n’est pas nécessairement triste. Il faut apprendre à se laisser toucher, à se laisser aller", conclut-il.