"Est-ce qu’il y a moyen de tamiser la lumière?" s’interrogeait Benoit Poirier, batteur du duo Jambe, pendant l’amusante performance de Stéréosaure, samedi au Saloon. Le trio sherbrookois, petit frère des Strokes et cousin de Panache, endurait sans se plaindre les rayons crus que jetait sur lui l’éclairage de fortune de notre bar-sous-sol favori.

En l’absence de dimmer, Jambe choisirait de conjuguer dans la demi-obscurité ses lettres d’amour pop-punk aux plus belles filles de la planète. Chapeau bas au chanteur Jean, la plus possédée des fleurs bleues, qui n’a pas peur de proclamer haut et clair son respect pour Roch Voisine en reprenant un bout de l’immortelle Darlin’.

Le temps d’une petite chanson à répondre (Le père Mathurin), callée par un Be qu’on ne savait pas aussi préoccupé par la transmission de notre patrimoine, et Ponctuation montait déjà sur une scène désormais plongée dans le noir presque total. Nos yeux auraient intérêt à s’accoutumer, il fallait rapidement retrouver ses marques pour twister au son du duo guitare-batterie de Québec qui charge à l’électricité son rock-yéyé de films de série B et dont les deux EP pousseront dans ses derniers retranchements celui qui refuse habituellement de se brasser le popotin devant le miroir (garanti!).

C’est autour d’une barquette de rondelles d’oignon, morceaux de soleil à tremper dans la moutarde baseball gracieuseté de la salvatrice cantine du Saloon, que nous sommes sortis de notre transe. Sur les ondes de la station de radio 80’s, le Boss chantait Dancing in the Dark.