Les Dales Hawerchuk : Et basta!
Les Dales Hawerchuk persistent et signent. La boucle est bouclée avec Le tour du chapeau et la formation rock nous confirme qu’elle a sa place dans le paysage musical québécois.
Avoir une conversation avec le chanteur et guitariste Sylvain Séguin est toujours l’occasion de mettre les pendules à l’heure en ce qui concerne la situation du rock au Québec. Que ce soient la présence du rock sur la scène québécoise ou sa radiodiffusion, ces sujets de discussion animent l’artiste qui trône au-devant des Dales Hawerchuk en compagnie de son frère Sébastien. "Là où je travaille, je vois ce que c’est, la radio commerciale. Je suis en aéronautique et ce genre de stations jouent à longueur de journée dans l’usine. Ces radios sont en train de me rendre fou avec leur musique à pistons et leur hip-hop américain. Comme si le rock au Québec n’existait plus! C’est pas drôle, elles sont en train de tuer la musique québécoise. Pis volontairement en plus!"
Avec leur troisième album savamment intitulé Le tour du chapeau, ces irréductibles du Lac-Saint-Jean ont décidé d’y aller avec une production qui ne fait justement pas dans les compromis radiophoniques, et ce, malgré le succès inattendu sur les ondes de la pièce Dale Hawerchuk il y a plus de six ans déjà. "Le tour du chapeau, c’est un troisième album qui se tient. La radio, maintenant, on s’en fout; on voulait faire les meilleures tounes possible. Il y en avait 27 au total! On a ramené ça à 12 chansons pour avoir un bon album de rock. C’est du rock lourd, parfois plus lent et même stoner, je dirais. Mais nous, on ne s’en cache pas, on est des enfants du grunge et c’est pour ça qu’on fait de la musique. Pourvu qu’on puisse faire des shows devant des bonnes foules. Trois cents ou 400 personnes, c’est parfait!"
Les Dales Hawerchuk, complétés par Charles Perron à la basse et l’excellent Pierre Fortin (Galaxie, Gaëlle et David Marin) à la batterie, ont des attentes réalistes en ce qui concerne leur carrière et demeurent fidèles à une direction artistique qu’ils incarnent avec conviction depuis un bon bout de temps. Même que la tournée est devenue une affaire de coeur; elle s’imbrique avec soin dans leurs agendas professionnels et familiaux respectifs. "C’est pas compliqué, je travaille quatre journées de 10 heures, et le matin je m’occupe de mes deux filles. À partir du vendredi, on part en tournée, et je reviens le dimanche. C’est une go à donner, mais tout le monde est content. Il n’y a que Pierre qui fait de la musique à temps plein, et il n’arrête jamais! On a encore le goût de faire ça, c’est une passion et ça marche bien. Je ne me pose pas de questions; c’est intense, mais c’est devenu naturel avec les années. Dès qu’on aura l’impression de faire des shows à reculons, ben on arrêtera ça là."
Sans compter que la présence du mentor Olivier Langevin (Galaxie) dans l’entourage du groupe a tout pour inspirer la formation lorsque vient le temps de retourner en studio. "C’est un ami très cher. Avec lui, ça clenche, précise-t-il. Le studio n’est pas un endroit pour les malaises et les incompréhensions. C’est un mélomane, un conseiller; il arrive toujours avec des solutions. En fait, c’est avec lui qu’on a appris à travailler. Et je suis marié avec sa cousine! Alors oui, c’est un frère spirituel!"