Semaine des découvertes culturelles : La couleur de Basile
Au-delà des nuances ébène de sa peau, Basile Seni a coloré le milieu musical trifluvien des teintes de son Afrique natale. Une couleur qu’il ne dilue sous aucun compromis.
"Je suis né dans une famille de griots, dont les membres sont porteurs de tradition orale. On est tous musiciens, conteurs, chanteurs…" raconte Basile Seni. Lorsqu’il est arrivé à Trois-Rivières en 2005, le Burkinabé a apporté ses traditions musicales, qu’il partage depuis avec qui veut bien les entendre.
L’artiste aime cultiver plusieurs univers musicaux, qu’il visite selon les humeurs et les occasions. On l’a connu plus calme avec son premier album solo, Adora, sorti en 2009. Une ambiance sonore relaxe, amalgamant seulement voix et n’goni, instrument à cordes de l’Afrique de l’Ouest. Lorsqu’il souhaite que ça bouge, il donne plutôt dans la percussion, martelant djembés, doun-doun et balafons. Pour une atmosphère plus festive, il verse dans un reggae où se marient musique du Burkina Faso et mélodies plus américanisées.
C’est d’ailleurs la formule qu’il a choisie pour son prochain album, où les arrangements de Stéphane Milot apporteront une touche américaine. "J’ai toujours conservé ma couleur pour ne pas dénaturer ma musique. Mais le côté américain apporte quelque chose de plus", explique le multi-instrumentiste, sans donner de date officielle pour le lancement. "On a mis l’accent sur le travail. Ça devrait arriver assez vite", laisse-t-il planer.
La Semaine des découvertes culturelles sera donc l’occasion de présenter un avant-goût de cette galette, qui devrait s’intituler La vie a son secret. Basile Seni montera sur scène avec ses collaborateurs: Stéphane Milot (direction musicale et claviers), Coco Livernoche (batterie), Gabrielle Gélinas (basse), Sylvain De Carufel (guitare), Nadia Plante et Marilyn Berthiaume (choristes). "C’est quasiment toute la gang de Showtime", plaisante-t-il. Manque d’espace oblige, on se passera des cuivres pour l’occasion.
À travers son spectacle, l’artiste dévoile ses origines au public. "C’est une belle occasion pour moi de faire découvrir ma culture. Les gens sont surpris et curieux. Ils posent des questions sur les instruments."
Puisque ses textes oscillent entre le français et le dioula, les choristes ont dû apprivoiser ce dialecte africain. "Ça m’inquiétait, mais ça fonctionne bien. Elles ont travaillé fort, car le dioula n’est pas évident, et ses tonalités sont différentes." Mais au-delà des langues, l’important pour Basile Seni est de proposer, avec sa musique, un langage universel. De paix et d’amour, précise-t-il.
Le 26 avril à 20h
À la salle Anaïs-Allard-Rousseau
Voir calendrier World/Reggae
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La semaine des découvertes culturelles
Jusqu’au 29 avril, c’est l’occasion de découvrir plusieurs artistes trifluviens. Léger survol de la programmation.
ARTS DE LA SCÈNE:
La formation trifluvienne No Man’s Land, qui a remporté les quarts de finale au concours Microsonic du Broadway Pub, ainsi qu’aux Mardis de la relève du Gambrinus, présentera son rock à la salle Anaïs-Allard-Rousseau le 27 avril à 20h. BradyCardie et ses musiques du monde envoûteront le Centre culturel Pauline-Julien le 28 avril à 20h. Le quintette Kwitett, mené par Pierre Peterson, revisitera des airs jazz, tango et latins le 29 avril à 13h à la salle Louis-Philippe-Poisson.
ATELIERS:
Au Centre culturel Pauline-Julien, Stéphanie Lortie fera découvrir le monde de la mosaïque de verre le 28 avril à 9h, alors qu’au Manoir Boucher de Niverville, on fabriquera des chapeaux avec Émilie Roy-Élément le 29 avril à 10h.
ARTS VISUELS:
Du 27 au 29 avril, la Maison de la culture de Trois-Rivières, le Centre culturel Pauline-Julien, le Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac habilleront leurs murs de créations artistiques en tout genre. Surveillez les performances en direct des exposants!
Pour la programmation complète: www.v3r.net