The Wooden Sky : Petits hommes
Musique

The Wooden Sky : Petits hommes

Avec Every Child a Daughter, Every Moon a Sun, The Wooden Sky ouvre grand ses bras au folk indé, n’en déplaise à son leader Gavin Gardiner.

Septembre 2011. Les membres du combo torontois The Wooden Sky s’enferment dans une grange située sur un terrain de 300 acres aux abords de la Gatineau, question de coucher sur bandes analogiques les fondations du troisième album du quintette, Every Child a Daughter, Every Moon a Sun. Cette réclusion aux confins de la civilisation outaouaise influera grandement sur les pièces de l’album, dont l’enregistrement se poursuivra dans une église anglicane, sur les rives de la baie Georgienne ainsi que dans une multitude d’appartements. "Chaque endroit a sa propre énergie et, immanquablement, notre musique s’est vue imprégnée de ces différents lieux. Cela dit, on a tous eu un plaisir fou à enregistrer en Outaouais", assure le leader et chanteur-guitariste, Gavin Gardiner.

Comparativement aux précédents When Lost at Sea (2007) et If I Don’t Come Home You’ll Know I’m Gone (2009), Every Child a Daughter, Every Moon a Sun, paru cet hiver, ancre encore plus ses racines dans les mouvances de la complainte folk, probablement une conséquence de la tournée québécoise entamée au tournant de la décennie avec la folkgirl Pascale Picard ainsi que des débuts de The Wooden Sky dans le circuit des festivals folk canadiens l’été dernier. "L’idée de faire de l’americana ou de l’alt-country nous dérange un peu, concède Gardiner. C’est probablement dû aux clichés accolés au genre. On associée souvent le folk au gars seul avec sa guitare, l’âme en peine. Ce qu’on a tenté de faire, avec Every Child a Daughter…, c’est de se mettre à l’aise avec ces paradigmes alt-country et de s’en éloigner juste assez."

Sans doute la raison pour laquelle les concerts de The Wooden Sky continuent à carburer à l’énergie rock juvénile des débuts, ces spectacles constituent chaque soir l’occasion de faire le pont entre les hommes que The Wooden Sky – jadis Friday Morning’s Regret – étaient et ceux qu’ils sont devenus après presque 10 années à faire de la musique ensemble. Gardiner conclut: "J’ai créé ces chansons-là en imaginant que celui qui se procurera l’album va l’écouter au chaud dans sa maison, peu importe la situation. Un peu comme le gars que je suis devenu: celui qui se plaît à écouter Townes Van Zandt sur son tourne-disque en faisant le souper."