Kamakazi : Rock white!
Nick Gagnon, leader de la formation Kamakazi, a profité d’une "pause" de quelques semaines pour donner une deuxième vie au disque Rien à cacher.
Lorsqu’on jette un coup d’oeil aux nombreuses vidéos partagées en ligne par Kamakazi, dans lesquelles on peut suivre le trio lors de ses escapades en tournée, on retrouve la même fougue qui se dégage de leurs chansons.
À cet effet, le chanteur du groupe, Nick Gagnon, se remémore avec humour une série de concerts s’étant terminée de façon plutôt inusitée. "La dernière fois qu’on est partis sur la route et qu’on a filmé ça, c’était en Ontario. Le premier show, c’était dans une école secondaire; on savait à quoi s’attendre. Le deuxième, on a appris sur place que c’était pour des enfants du primaire! C’était tellement drôle! Les kids n’avaient jamais vu un show rock de leur vie. Ils bougeaient d’une manière dont on n’avait jamais vu un être humain bouger pendant un show rock!"
Le deuxième album de Kamakazi aura eu la vie plus difficile que la première galette. Le caractère plutôt bipolaire du milieu radiophonique a modéré l’envol de Rien à cacher, un disque pourtant réalisé par le prolifique Gus Van Go (Vulgaires Machins, Les Trois Accords). Visiblement blindé contre l’amertume, Nick commente cette volte-face radiophonique avec un sourire dans la voix. "Tous les extraits du premier album de Kamakazi ont joué à NRJ. Tous les soirs, ça passait à la radio. À chaque titre qu’on proposait, c’était "oui, oui". Et puis là, pour le deuxième disque, on s’est fait dire par les grosses radios que c’était super bon, mais que ça ne "fittait" plus avec leur format. En d’autres mots, elles nous ont clairement demandé de ne plus leur envoyer nos tounes. Heureusement, on a encore le soutien des Radio X."
Dans une telle situation, plusieurs artistes auraient simplement jeté l’éponge, mais Nick y a plutôt vu une occasion de passer en deuxième vitesse. "J’ai décidé d’être proactif avec ça. J’ai pris l’album en français et je l’ai réenregistré en anglais, ma langue maternelle. Je vais l’offrir à d’autres spectateurs qui ne parlent pas français. Il y a d’autres places où les gens écoutent du rock. Il suffit d’aller à leur rencontre."
La conversion francophone de Nick, qui a grandi dans la langue de Blink 182, prouve en quelque sorte l’efficacité de la loi 101. Et maintenant, advenant une bonne réception du côté des auditeurs américains et européens, est-ce que cela annoncerait un chapitre final à l’aventure francophone? "Absolument pas! Je crois au principe de faire ses propres règles. Je vois ça comme un avantage de pouvoir chanter dans les deux langues. Si j’ai envie de sortir quelques chansons en français entre deux albums en anglais, pourquoi pas? C’est quand même drôle: il y a quelques années, je commençais à travailler en français pour faciliter la diffusion de ma musique, et là, c’est comme si je recommençais à l’envers!"