Messieurs dames : Les guitares contre-attaquent
Littéralement accros au rock, les gars de Messieurs dames résistent en bons soldats à l’invasion des synthétiseurs.
Formé de quatre musiciens originaires du Lac-Saint-Jean, Messieurs dames a toutefois vu le jour au royaume du 514. On se plaît souvent à croire, à tort, qu’il suffit d’être dans le feu de l’action pour se tailler une place sur la scène locale. Au dire du leader de Messieurs dames, Fabrice Boutin, la reconnaissance du milieu s’acquiert au prix de plusieurs cordes de guitare pétées. "Ce qui se passe à Montréal, c’est que depuis environ huit ans, il y a comme eu une explosion de bands. Il y a tellement de groupes que c’est devenu très difficile de se démarquer. Il faut vraiment forcer fort. Même qu’il faut faire un peu la pute pour réussir à avoir du monde dans les shows et de l’intérêt de la part des journalistes. Il y a beaucoup de compétition, mais elle est saine. Sérieusement, je ne pensais pas qu’il faudrait travailler aussi fort pour parvenir à nos fins!"
De plus, il faut être capable de demeurer en quelque sorte imperméable aux tendances dictées par l’environnement, d’arriver à se distinguer de la masse. À cet effet, Fabrice compte sur son attachement au rock dans sa plus pure essence. "Le truc, c’est de tout le temps écouter de la musique pour s’inspirer le plus possible. C’est ce que je fais et ça m’aide. Il y a beaucoup de bands cuculs avec des claviers et ça ne m’intéresse pas tant que ça. Il ne faut pas se laisser influencer par le côté obscur de la force. D’un côté, je suis content parce que je vais toujours rester fidèle aux cordes et prôner le rock jusqu’à la fin de mes jours."
Économie de mots, avalanche de cordes
À l’écoute du maxi de Messieurs dames, qui est d’ailleurs offert gratuitement en ligne, on note assez rapidement le caractère plutôt caustique des textes. "Si tu me connaissais, tu verrais que je suis comme ça de nature. Je suis ben à l’aise avec ça. J’ai pas ben ben peur de dire les vraies affaires. Par contre, j’essaie d’être un peu nuancé pour ne pas être trop baveux et méchant. Remarque que dans mes nouveaux textes, je ne lésine pas sur la bavure."
Outre la bonne dose de "bavure" contenue dans les textes de Fabrice, ceux-ci priorisent les images fortes plutôt que les longues envolées lyriques. Une fois de plus, tout ça est la faute du rock! "L’affaire, c’est que j’ai jamais prétendu être un grand chanteur. Je préfère mettre l’accent sur la musique, donc je me ramasse souvent avec de la place pour seulement 12 phrases dans mes chansons. C’est difficile de raconter une histoire avec si peu de marge, alors on finit par faire les coins ronds. En tout cas, ça laisse place à l’imagination."
Depuis peu, le guitariste Nicolas Gosselin (Deux pouilles en cavale) s’est joint au groupe, qui comprend également le batteur Jonathan "Poignard" Beaumont ainsi que le bassiste Christian Allard. Bref, encore plus de rock en perspective pour Messieurs dames. On aime ça.