Misses Satchmo : Misses Satchmo version jazzée
Musique

Misses Satchmo : Misses Satchmo version jazzée

Ça bouge pas mal pour la formation d’origine caxtonienne Misses Satchmo. On dirait même plus: ça swingue. Lysandre Champagne donne le tempo.

Une rupture. Une coupure. Un clash. La formation Misses Satchmo a fait ses classes, a pris de la maturité et a envie de passer à autre chose. "On est rendus ailleurs, on a progressé. On passe du cabaret au ballroom Art déco", raconte la chanteuse Lysandre Champagne, qui avoue endosser davantage son rôle, non seulement en tant que chanteuse et trompettiste, mais aussi en tant que femme. Exit les froufrous et les crinolines. "C’est plus assumé. On sait que notre place est valable et qu’on a notre raison d’être sur la scène jazz."

Né en Mauricie, le projet Misses Satchmo a déménagé son épicentre dans la métropole, où la scène jazz est plus vivante. Pour la leader du groupe, ce courant musical datant du 20e siècle est on ne peut plus actuel. "Comme lors de la Première Guerre mondiale, on entre présentement dans une grande noirceur. Le jazz a vraiment sa place. On a besoin de cette musique-là pour mieux lutter contre le système d’oppression dans lequel on est, parce qu’elle fait du bien, elle apaise."

À peine un an après la sortie de leur première galette, Lysandre Champagne, Maude Alain-Gendreau (piano), Frédéric Pauze (contrebasse) et Marton Maderspach (batterie) planchent déjà sur leur prochain effort, Misses Satchmo at the Ballroom, qui devrait voir le jour en janvier 2013. "Le premier a été enregistré rapidement et live. Pour le deuxième, on est en préproduction et on y met du temps. C’est une autre démarche."

C’est d’ailleurs la partie conceptuelle qui stimule la chanteuse. "Ce qui m’intéresse vraiment, c’est la direction artistique. La conception d’un album et de son spectacle part plus d’une idée que de la pratique. Dans ma tête, c’est toute une image, tout un concept." Un tableau qu’elle imagine dans une mise en scène plus bédé, en noir, blanc et chrome. Une fois de plus, c’est l’illustrateur trifluvien Pascal Blanchet qui sera chargé de transposer ce visuel sur papier.

Outre les oeuvres du traditionnel Louis Armstrong, celles de Cab Calloway, Fats Waller, Oscar Peterson et autres Benny Goodman de ce monde viendront s’ajouter au répertoire du groupe, qui souhaite pousser les arrangements un peu plus loin. "Quand je choisis une chanson, je sais où je veux l’amener. On part avec une idée globale, puis on travaille en groupe pour servir la pièce. Il y a beaucoup d’échanges", raconte la jeune femme.

VOULEZ-VOUS DANSER?

"J’aimerais ça que les gens soient à l’aise de danser. Comme ce sera un deuxième spectacle, le contact avec le public sera déjà fait." On laissera donc tomber les présentations du premier set pour entrer directement au coeur de la chose, en espérant délier les pieds du public.

Parlant de danse, le quatuor finalise, en plus de ce prochain spectacle, un autre concept de représentation. "C’est exactement comme notre show actuel, mais adapté pour les danseurs de swing." L’expérience sera tentée une première fois le 14 juin au Théâtre Rialto à Montréal, où les professeurs d’une école de danse enseigneront les pas de base aux participants.

S’il faudra attendre la sortie du nouvel album pour faire connaissance avec la version améliorée de Misses Satchmo, c’est l’occasion ou jamais de profiter des derniers spectacles liés au premier opus, The Sun Will Shine.