OFF Festival des harmonies : 1 x 3
Musique

OFF Festival des harmonies : 1 x 3

Du 3 au 27 mai, le OFF Festival des harmonies fait prendre l’air à notre scène musicale. Pour en savoir davantage sur son état, Voir a questionné quelques-uns de ses plus valeureux émissaires: un guitariste jazz inspiré, un chanteur actuel et francophile, ainsi qu’une bête de scène aux projets complémentaires. Une scène, trois musiciens.

Au fil des ans, le OFF Festival s’est imposé comme l’événement phare de la scène locale. Bien plus qu’un simple enrobage pour mettre en sandwich le Festival des harmonies et orchestres symphoniques du Québec (qui envahira la colline universitaire du 17 au 20 mai), cette célébration 100% sherbrookoise offre à une multitude d’artistes le luxe d’un public et d’une scène (en plein air, dans un resto ou un bar). La généreuse programmation se retrouve au www.festivaldesharmonies.com/off. Grâce au OFF, le printemps sherbrookois est musical.

Pour l’occasion, Voir a soumis un questionnaire à trois musiciens en concert lors du OFF, et dont les projets se cristalliseront cette année par la sortie d’un album: le guitariste Guillaume Gilbert, Vincent Vachon de Noem et Charles Lavoie, alias esra wols, meneur de l a c k o f s l e e p.

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GUILLAUME GILBERT TRIO

"J’accompagne Philibert Bélanger. Je joue également avec Brazz. Mais j’ai un seul band vraiment à moi, mon trio, et pour l’instant, je veux que ça reste comme ça."

Membres / "Mathieu Tarlo à la contrebasse et Jean-François Montour à la batterie. On s’est rencontrés pendant nos études en musique à l’Université de Sherbrooke. Contrairement à plusieurs groupes jazz, nous, on répète. (Rires.) Quand on enregistre, ça marche souvent du premier coup. La parole n’est plus nécessaire à force de jouer ensemble comme ça."

Actif depuis… / "2005, mais l’an dernier, on s’est vraiment orientés vers la musique de concert, pour faire des salles, des lieux de diffusion jazz, des festivals… Avant, on faisait du cocktail. Le jazz en Estrie, malheureusement, c’est ça. Il n’y a pas de scène."

Album / "Il sortira dans les prochains mois, avant septembre. Le son, le mixage et le mastering sont assurés par George Doxas. Il run son studio pas mal sept jours sur sept. Le gars est un passionné qui connaît l’esthétique jazz."

Style et influences / "Je suis un fan fini du jazz de toutes les époques, de tous les styles. Ça part des débuts de l’enregistrement en 1917 jusqu’à aujourd’hui. Par des standards, j’honore ce qui a été fait, mais sans refaire la même chose. Un jazzman en 1950 connaissait des milliers de tounes. J’essaie d’avoir cette démarche-là, tout en sortant des sentiers battus, avec subtilité."

Rôle de leader / "Sur scène, c’est musicalement que ça se passe. C’est à moi de donner une direction, et les gars comprennent vite où je veux m’en aller."

Exploit principal / "Ce fut celui de continuer. On est tous les trois à Sherbrooke – qui n’est pas jazz -, on est dans plein de projets pour gagner notre vie… Ce trio, on doit y être attachés. Ça demande beaucoup de temps et d’énergie, mais on a le goût que ça marche."

L’exemple local à suivre / "François Léveillé, un prof qui enseigne à Sherbrooke, au cégep et à l’université. C’est une encyclopédie de la musique, et j’ai eu la chance d’en bénéficier."

Ce qui manque à Sherbrooke / "Il manque de monde. (Rires.) J’ai été disquaire chez Archambault pendant deux ans, et les questions en jazz qui ont mis mes compétences à l’épreuve, je peux les compter sur mes doigts. Et elles venaient toujours des trois ou quatre mêmes personnes…"

Le 20 mai à 15h
Au Marché de la gare

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NOEM

"Le nom du groupe réfère à la phénoménologie, à l’acte de penser. Il y a une certaine corrélation avec les textes, qui se veulent réfléchis."

Membres / "À la base, c’est Dominic Massicotte et moi. Ensemble, on a produit et réalisé l’album." Autres musiciens: Charles-Emmanuel L’Espérance, Manuel Tremblay… "Il y a aussi des collaborations. Et c’est Bernard Beaulieu qui écrit les textes."

Actif depuis… / "2009, mais ça fait un an et demi qu’on a concrétisé le projet. C’est devenu plus uniforme. On a pris une voie qui nous permet de nous éclater sur scène. L’électro s’est imposé."

Album / "Le 14 mai, Petites apocalypses sera en vente sur notre site, noem.ca, et en magasin. Pour l’enregistrement de la batterie, on a travaillé avec Étienne Dupuis-Cloutier. Pour le mixage, on a eu de l’aide de Pierre Duchesne."

Style et influences / "Sans être engagé, l’album pose beaucoup de questions. Cohen écrivait: "There is a crack in everything. That’s how the light gets in." Les thématiques sont vastes, mais on est dans le côté obscur. Et musicalement, on écoute beaucoup de pop; ça se reflète dans nos chansons. J’aime James Blake pour la recherche électronique et actuelle. Et je peux difficilement passer à côté de l’influence de Karkwa."

Rôle de leader / "Je ne me considère pas comme une figure d’autorité et je ne sens pas une pression supplémentaire. Mais le projet vient de moi et je sais où on s’en va. En fait, j’ai surtout hâte de remonter sur scène, de faire mes preuves en tant que frontman."

Exploit principal / "La réalisation de cet album. C’est fou le temps et l’énergie qu’on a mis là-dedans. Quelqu’un de plus ou moins passionné aurait laissé tomber. On a tous beaucoup appris dans ce processus."

L’exemple local à suivre / "Harvest Breed. Le nouveau matériel, le nouvel album, c’est à écouter!"

Ce qui manque à Sherbrooke / "Une salle de spectacle un peu mieux établie, comme on avait jadis avec le Téléphone rouge."

Lancement d’album
Le 15 mai à 17h
À l’Antiquarius

Le 19 mai à 15h
Au Marché de la gare

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L A C K O F S L E E P + ESRA WOLS

"Un après-midi de lendemain sans sommeil. La musique de l a c k o f s l e e p représente bien ça. Et le projet betalovers n’est plus le même. C’est rendu moi – esra wols – et des amis musiciens."

Membres / Dans l a c k o f s l e e p: Félix Bouchard, Didier Bergeron, Andy Bourgeois, Charles-Emmanuel L’Espérance. "Et pour betalovers, la formule est collective."

Actif depuis… / "2010 pour betalovers, et un an plus tard pour l a c k o f s l e e p."

Album / "L’album de l a c k o f s l e e p est prévu pour la fin septembre. On est en pourparlers avec des maisons de disques. C’est autoproduit par le groupe, grâce à une bourse de Sherbrooklyn. Et on vient d’avoir de l’aide du CALQ pour un vidéoclip. On a enregistré à AudioBec avec Larry O’Malley. Ça sonne hi-fi. Ça "clashe" avec tout l’univers indie rock québécois, qui est très lo-fi."

Style et influences / "Mon intérêt pour la sociologie m’amène à parler des gens. Avec esra wols, j’emploie la métaphore à outrance. On parle de psych-folk. Certains ont qualifié betalovers de post-folk; l’instrumentation est folk, mais on n’a pas les structures du genre. l a c k o f s l e e p, c’est plus cru, moins sinueux. On essaie de sortir du cliché des appellations multiples. On fait de l’indie rock, un autre grand cliché. (Rires.)"

Rôle de leader / "La foule me nourrit, je nourris la foule. C’est un échange. Et il y en a un autre sur scène, avec les musiciens. Je ne dirais pas que je les "drive". Ce sont eux qui me donnent l’énergie nécessaire. Je ne sauterais pas comme je le fais si je ne me sentais pas aussi bien soutenu musicalement."

Exploit principal / "Ça relève du difficile choix de vivre de la musique. Ça mène à d’autres choix, dont ceux d’affiliation. Faut-il travailler avec une étiquette qui t’aide – mais qui te coûte cher -, ou est-ce mieux de faire ça de manière indépendante? L’industrie musicale est pleine de dilemmes."

L’exemple local à suivre / "Half Baked. J’ai un respect profond pour l’intensité de Yann Godbout. Et il se renouvelle sans cesse."

Ce qui manque à Sherbrooke / "Présentement, le Boquébière et La Petite Boîte noire travaillent fort pour l’underground, mais c’est clair qu’il manque un lieu de diffusion à Sherbrooke. Ça faciliterait la vie des musiciens, ça amènerait des groupes ici, ça motiverait la scène, ça créerait des bands…"

l a c k o f s l e e p
Le 4 mai à 21h
À l’Antiquarius

esra wols
Le 11 mai à 21h
À l’Antiquarius