Mélanie et Stéphanie Boulay : Soeurs sourire

Sorties de nulle part, les vainqueures de la dernière édition des Francouvertes? Pas complètement. Comme bien d’autres sujets de buzz avant elles, Mélanie et Stéphanie Boulay (non, pas de lien avec Isabelle) incarnent une part de préparation et une part d’heureux accidents.

La préparation: toutes deux ont fait des techniques en musique populaire et été choristes pour d’autres artistes au sortir de leur Gaspésie natale, avant de s’établir à Montréal, il y a cinq ans. "C’était clair depuis qu’on était petites qu’après nos études, c’était Montréal et c’était la musique all the way", claironnent-elles en choeur au téléphone, vocalement indiscernables l’une de l’autre.

Les heureux accidents: une vidéo diffusée sur Internet pour se désennuyer, il y a un peu plus d’un an, puis la rencontre d’Éric Goulet (Les Chiens, Monsieur Mono et réalisateur émérite), décisive pour la suite des choses. "C’était un matin gris et déprimant. On avait envie de se remonter le moral, alors on a enregistré un cover de Simon & Garfunkel qu’on a mis sur Facebook et YouTube. Il y a eu un bel engouement, et après, les gens nous ont un peu poussées dans cette direction. On nous demandait d’autres vidéos, il y a eu des offres pour donner des concerts…"

Obligatoire à l’origine, la facture guitare-voix dépouillée est devenue un choix stylistique à la suite de l’intervention de Goulet. "Au départ, nous, on se disait que lorsqu’on en aurait les moyens, on s’engagerait un band, on ferait ça gros, etc. Mais lui nous a justement conseillé de rester dans cette formule simple. Finalement, c’est la meilleure chose qui nous soit arrivée. C’est ce qui fait qu’on se démarque."

Entrées dans la ronde des Francouvertes persuadées qu’elles feraient patate avec leurs "petits instruments", Mélanie et Stéphanie Boulay se sont imposées avec leurs harmonies vocales cristallines, mais aussi avec ces sourires béats qu’elles affichent lorsqu’elles chantent. "On est bien sur une scène, déclare Mélanie. À un moment donné, durant le concert des préliminaires des Francouvertes, je me suis rendu compte que je souriais tout le temps. Je me disais: "Voyons, arrête, la chanson que tu chantes n’est pas drôle pantoute!" Mais c’était un buzz, c’était vraiment magique comme moment. Avant de monter sur scène, on se fait toujours un pep talk. On essaie de donner, de recevoir, de faire du bien aux gens et de leur mettre un sourire dans la face. Même quand on doute de nous, ça n’enlève rien au plaisir de jouer."