White Fence : Sauter la clôture
Musique

White Fence : Sauter la clôture

White Fence se fend d’un album double et d’un disque partagé avec Ty Segall en l’espace de quelques mois.

Qualifier Tim Presley/White Fence d’artiste prolifique serait presque un euphémisme. Depuis plusieurs années, le multi-instrumentiste californien apôtre de l’esthétisme lo-fi rock garage cumule les projets et les enregistrements. On l’a vu en compagnie du groupe rock psyché Darker My Love, des punks de The Nerve Agents, aux choeurs et parfois à la batterie avec les Strange Boys, avec les mythiques The Fall et cette fois-ci avec le tout aussi prolifique Ty Segall avec qui il vient de faire paraître Hair. Et comme si ce n’était pas assez, l’homme au nom de famille tout désigné pour faire du rock a même pris le temps de sortir un album double, Family Perfume, le troisième sous le vocable White Fence. "Je n’arrête pas d’écrire et d’enregistrer depuis mon premier album solo. Je fais tout ça chez moi, donc j’ai tout ce qu’il faut à portée de la main. Pour Family Perfume, j’ai tellement écrit de chansons que j’en avais pas loin de 80 parmi lesquelles choisir. Heureusement, les gens du label Woodsist m’ont tout simplement proposé de faire un album double", détaille le musicien joint sur la route au début de sa série de spectacles en compagnie de Ty Segall.

Pour cette tournée conjointe, chaque artiste est accompagné de son groupe pour présenter ses propres compositions, et les deux se retrouvent sur scène ensuite afin d’interpréter quelques chansons de Hair, un disque dans la veine de ce que font aujourd’hui Presley et Segall chacun de leur côté, c’est-à-dire un rock beaucoup plus psychédélique qu’auparavant. "Ce disque avec Ty Segall, ça tombe sous le sens. C’est lui qui m’a proposé de faire un split album. Je ne le connaissais pas vraiment avant que nous collaborions ensemble, mais on s’est vite rendu compte qu’on venait de la même planète. C’est clair qu’on va retravailler ensemble, et cette fois-là, le projet aura un nom bien défini: The Hair."

Voilà deux musiciens qui étaient appelés à se trouver un jour, deux passionnés qui partagent les mêmes goûts. "Rock’n’roll forever, c’est ça qui nous rapproche! blague White Fence. Je pense que le rock’n’roll, le vrai, revient. Je crois que les gens en ont assez de l’indie rock mièvre. C’est cyclique. Un jour, Radiohead va ressortir un autre album et personne n’en aura plus rien à foutre du rock. Mais en ce moment, les gens en ont besoin. Les Black Keys, par exemple, ce n’est peut-être pas tellement risqué comme musique, mais au moins, ça va dans la bonne direction. Moi, j’ai grandi en écoutant Mudhoney et Nirvana, j’ai appris à jouer de la guitare grâce à ces groupes et je crois que c’est important que le cycle se poursuive."