Grandes Fourches 2 : Vu au Boquébière
Musique

Grandes Fourches 2 : Vu au Boquébière

La soirée a peut-être trop bien commencé.

Avec Solids comme entrée en matière, le festival Les Grandes Fourches a rapidement rentabilisé son achat de bouchons, seul élément non comestible d’un buffet libre-service de sucreries. Le taux de glycémie a pu suivre la même courbe évolutive que le volume (fort, très fort). Le public du Boquébière n’avait pas été habitué à une telle force de frappe, mais heureusement que le duo guitare-batterie de Montréal justifiait l’amplitude sonore par une exécution rock dégourdie et des compositions étonnamment mélodiques. Et quand Xavier Germain et Louis Guillemette s’y mettaient à deux pour chanter, il fallait se retenir pour ne pas applaudir un tel souci du détail dans la démesure.

La déception est venue ensuite. Sur scène, Pif Paf Hangover a joué (trop) longtemps, alors que (très) peu de chansons se démarquaient. En fait, Cook You Breakfast a fait oublier toutes les autres. Cruel manque de vigueur et de personnalité, et ce, malgré la présence de bons musiciens.

Sur disque, Mauves m’était apparu plutôt propret, mais en concert, ces quatre musiciens de Québec prouvent qu’il ne faut pas trop se fier à leur allure de dandys. La pop est franchouillarde (comme celle des Innocents), mais on a eu droit à quelques finales rock bien senties.

Et pour finir, si Blondie faisait de l’indie rock, ça ressemblerait peut-être à Rome Romeo. La formation peut aussi évoquer Metric, mais en plus expéditif, moins racoleur (comme en témoigne son nouvel album Make Up Her Mind). Lorsque la chanteuse Geneviève Tremblay démontrera davantage d’assurance et de bagou, Rome Romeo pourra charmer bien des coeurs. L’opération séduction ne fonctionnait qu’à moitié samedi dernier.