Hugo Mudie / Pouzza Fest : Punk’s not dead pantoute
Le Pouzza Fest célèbre le punk sous toutes ses formes et déclinaisons.
Patrick Baillargeon
En ces temps de tumulte, rien de tel qu’une bonne dose de punk pour jeter de l’huile sur le feu. Le Pouzza Fest tombe donc à pic avec ses quelque 180 groupes d’ici et d’ailleurs, disséminés dans six salles de la ville durant trois jours. L’événement principalement mis sur pied par Hugo Mudie, chanteur des Sainte Catherines et de Yesterday’s Ring, célèbre cette année sa deuxième édition avec une programmation tous azimuts qui risque bien d’inscrire le Pouzza Fest sur la liste des festivals punk incontournables. "Chaque fois qu’on (les Sainte Catherines) se retrouvait dans des festivals punk aux États-Unis, en particulier The Fest à Gainesville (Floride), on se disait que ce serait bien de faire ça à Montréal. The Fest, c’est super, mais Gainesville, ce n’est pas Montréal!" ironise Hugo Mudie. "On s’est dit ça pendant huit, neuf ans, jusqu’à ce qu’on le fasse. C’était aussi pour moi une façon de rester dans le punk, car après avoir arrêté mes bands, je ne voulais pas sombrer dans une vie adulte plate."
Si le punk est le dénominateur commun, l’événement propose une multitude de styles rattachés au genre, mais aussi une volonté de décloisonner cette musique. "La première idée derrière ce festival est de prouver que le punk n’est pas l’apanage d’une bande d’épais qui cassent des vitres et dont "no future" est le mot d’ordre. Je veux éliminer ces préjugés. Oui, c’est une réalité, mais ce n’est pas une généralité! On veut montrer que le punk, c’est pas mal plus large. Donc, on a des bands crust, mais on en a aussi qui donnent dans le folk-country et d’autres, dans le pop-punk ou le hardcore. Le seul critère de sélection étant: "Est-ce que c’est sincère?""
De tous les groupes qui passeront par Montréal entre le 18 et le 20 mai, Hugo Mudie n’est pas peu fier d’avoir réussi à mettre la main sur Lagwagon. "C’est un band qui est un peu en break depuis cinq ou six ans, donc leur retour à Montréal, une ville qui les aime particulièrement, sera à ne pas manquer! Sinon, il y a plusieurs vieux bands qui ne sont jamais venus ici, comme Naked Raygun et Poison Idea, par exemple. Je suis aussi très fier d’avoir Classics of Love, qui est le groupe de Jesse Michaels, l’ancien chanteur d’Operation Ivy. Il y a aussi la soirée du vendredi au Underworld qui m’intéresse tout particulièrement car elle regroupe des musiciens punk qui font aujourd’hui des trucs pas mal plus folk. Ça démontre qu’il y a encore aujourd’hui des bands qui innovent et qui apportent d’autres éléments au punk."
Les Exploited avaient raison, le punk a encore de belles années devant lui.