Apparat : Chant magnétique

Sascha Ring, l’homme qui se cache derrière Apparat, est un des plus prolifiques créateurs de musique électronique allemande. Ses collaborations avec Ellen Allien, Modeselektor – sous le nom de Moderat (un autre album est prévu pour 2013) – et son travail au sein de l’essentiel label Shitkatapult, entre autres occupations, font partie de l’impressionnant pedigree de l’artiste berlinois.

Pour son troisième passage à Mutek, Apparat sera accompagné de trois musiciens afin de présenter le récent The Devil’s Walk, un disque abstrait et légèrement pop où Apparat se laisse tenter par le chant. Une démarche qui en a déstabilisé certains. "J’étais conscient, en créant ce disque, que ça pourrait me faire perdre une partie de mon public, mais je ne fais pas de la musique pour plaire aux gens", fait valoir Sascha Ring. "J’estime que le chant est une façon intuitive et directe de faire de la musique. Le chant me permet de rester plus près de l’idée que j’avais en tête au départ."

Mais qui dit chant dit paroles! Pour un artiste habitué aux créations instrumentales, le processus d’écriture n’est peut-être pas toujours évident. "L’écriture des textes n’était pas reliée à celle de la musique, précise Ring. Comme je voyage beaucoup et souvent seul, je me retrouve à passer pas mal de temps dans les aéroports et les avions, donc j’écris des mots ou des phrases dans un petit calepin. Je me suis inspiré de ces gribouillages pour développer les paroles des chansons."

"J’avais en tête aussi le spectacle autour de ce disque, poursuit Sascha Ring. Je voulais présenter les morceaux avec un groupe, créer quelque chose de plus dynamique, organique et moins rigide. Aucun musicien ne joue à partir d’un ordinateur sur scène, mais certains instruments passent par des ordinateurs, ce qui donne un son tout de même assez électronique. C’est pour moi une tentative vraiment intéressante que je vais sans doute répéter car un groupe, c’est une expérience humaine."

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Mutek 2012

D’une année à l’autre, la programmation de Mutek prend de l’ampleur. Pour cette 13e édition qui s’échelonnera du 30 mai au 3 juin, le festival de musiques électroniques présente quatre concerts en plein air gratuits à la place de la Paix, dont celui de Champion le 2 juin. Outre le volet A/Visions dédié à la techno et aux créations visuelles avant-gardistes qui accueillera, entre autres, Kode 9 avec la performance Her Ghost le 1er juin (aussi en DJ set au Savoy le même soir), il faut également souligner la série Play qui mettra de l’avant les créations expérimentales de plusieurs artistes, dont Martin Tétreault et Nancy Tobin qui dévoileront en première nord-américaine leur projet collaboratif Této. Mutek investira Excentris pour la première nord-américaine de CineChamber, une expérience audiovisuelle panoramique sur 10 écrans pouvant être manipulés comme un instrument. Autre nouveauté, le festival sera l’hôte de la conférence annuelle du réseau ICAS (International Cities for Advanced Sound) qui sera présentée au Centre PHI dans le Vieux-Montréal. Cette année encore, le Piknic prendra les couleurs de Mutek avec Benoit & Sergio du label DFA ainsi que quelques surprises. Quant à la série Nocturne à la SAT et au Métropolis, le festivalier aura l’embarras du choix avec notamment Apparat, Jeff Mills, Monolake, Nicolas Jaar, A Guy Called Gerald, Farben (alias de Jan Jelinek) ainsi que Jeremy Greenspan (Junior Boys) avec Christina Sealey pour le seul concert du festival à la Satosphère. Tous les détails à www.mutek.org.